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Ethique de l'auditeur et capacité à révéler une erreur : Comparaison des auditeurs financiers et opérationnels
 
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• Type de document : Article académique
• Nombre de pages : 19
• Format : .Pdf
• Taille du fichier : 185.38 KB
Extraits et sommaire de ce document
La recherche en audit de commissariat aux comptes (CAC) s’est principalement axée jusqu’au milieu des années 1980 sur les méthodologies de collecte d’informations et les processus organisationnels permettant de minimiser les risques de non-détection d’erreurs ou de fraudes dans les comptes financiers des clients. L’étude du comportement de l’auditeur n’est venue qu’avec la prise de conscience que ce dernier est un élément central de la qualité de l’audit parce que l’auditeur est un décideur (Donnelly, Quirin et al. 2003). Libby et Thorne (Libby and Thorne 2004) affirment que le législateur est en passe de résoudre certaines défaillances de l’audit et qu’il est maintenant temps de s’occuper du comportement de l’auditeur et tout particulièrement de ses vertus, à son éthique.
Les auditeurs sont incités à s’autocontrôler en adoptant un comportement d’anticipation cohérent avec les attentes légales, les règles et les principes de la profession (Lampe and Finn 1992). Le courant de recherche sur le comportement lié à l’éthique était présenté dès 1991 (Hogarth 1991) comme une nouvelle voie de recherches en comptabilité, appuyées par les sciences cognitives. Hogarth soutenait que ces recherches à venir devaient permettre de répondre à deux questions liées à l’audit.
Comment un individu réalise-t-il son jugement ? Avec quel niveau de qualité l’individu réalise-t-il son jugement ? (Hogarth 1991) Il affirmait encore que ces recherches éclaireraient bien plus que les champs d’audit de commissaire aux comptes et déclarait que les résultats sauraient intéresser d’autres activités que la seule comptabilité. 25 ans plus tard, un survol des bases de données de littérature de recherche montre que l’audit a intéressé deux principaux secteurs d’application : la comptabilité et la santé.
Aucun centre de recherche technique français de premier ordre ne s’intéresse, par exemple, aux techniques d’audit dans le domaine du nucléaire, des transports, et de la chimie lourde. Nous nous posons la question suivante : la recherche en audit opérationnel ne permettrait-elle pas d’éclairer le champ de l’audit comptable ? Nous nous proposons ainsi d’inverser la question d’Hogarth en abordant le domaine de la certification aéronautique.
Pourquoi la certification aéronautique ?
• Premièrement, la nature de la mission. Il s’agit d’une mission légale obligatoire, au même titre que le CAC. La certification consiste en la production d’un avis argumenté sur la conformité d’un élément d’aéronef1, d’un processus de production d’exploitation ou d’entretien, avec la réglementation aéronautique en vigueur. La mission de certification aéronautique est réalisée par un organisme unique, le groupement d’intérêt économique GSAC2.
Les auditeurs de certification aéronautique (CAE) interviennent dans l’ensemble des entreprises en amont de l’exploitation : concepteurs, équipementiers (entreprises produisant des éléments partiels de l’aéronef), assembleurs (entreprises réalisant l’assemblage des parties et livrant l’aéronef final), les ateliers d’entretiens (soit en interne aux compagnies aériennes soit en externe). Il s’agit de rassurer des tiers, utilisateurs, quant à la fiabilité, d’un côté de l’information comptable (Herrbach 2001), de l’autre des aéronefs. La finalité est, dans les deux cas, de résoudre une asymétrie d’information.
• Deuxièmement, la méthodologie générale d’audit. Dans les deux situations d’audit, l’objet audité est dématérialisé et l’accent est mis sur la robustesse des processus ayant mené à la production de ce qui est certifié. Les auditeurs de CAC rendent un avis motivé sur les comptes et les processus (y compris le contrôle interne) qui ont permis de réaliser la liasse fiscale. Les auditeurs de CAE émettent un avis motivé sur les éléments constitutifs de l’aéronef, son mode d’exploitation ou d’entretien, et sur les contrôles internes ayant mené à leur réalisation.
Dans les deux cas, il ne peut quasiment jamais s’agir d’une revue exhaustive des pièces (comptables ou mécaniques), mais d’analyse des risques et de fiabilité des systèmes de production et de contrôle (maîtrise), complétée par des tests sur des échantillons. Les notions, d’assertion et de niveau de risque global d’audit, issues du CAC, sont inexistantes en audit CAE.
• Troisièmement, la responsabilité civile et pénale. Les deux corps d’audit sont respectivement responsables devant les tribunaux de leurs manquements aux règles et pratiques permettant d’assurer raisonnablement la fiabilité des objets audités (comptes et aéronefs). Ainsi que Palmrose (Palmrose 1988) l’a proposé, nous avons utilisé le nombre de procédures judiciaires déclenchées contre les sociétés d’audit comme indicateur factuel de niveau de qualité.
Nous avons comparé le nombre de procédures judiciaires impliquant les auditeurs de CAC et le nombre de procédures judiciaires impliquant l’organisme de CAE en France. Sur la période 1994/2001, le rapport recours juridiques/nombre d’audits de CAC donne 0,068 % (Bertin 2004). Le même rapport pour la certification aéronautique donne 0,012 %.
Dès le milieu des années 80, les chercheurs présentaient l’éthique comme le dernier rempart dans l’évaluation de la situation d’audit et surtout face à la prise de décision de révéler une erreur constatée (Farmer, Rittenberg et al. 1987). Quelle relation existe-t-il entre l’éthique de l’auditeur et sa capacité à révéler une erreur constatée ?
Nous avons trois objectifs de recherche. Mesurer le niveau d’éthique des auditeurs français de (CAE) et le comparer avec celui des auditeurs français de CAC. Mesurer la capacité à révéler une erreur des CAE et la comparer à celle des CAC. Rechercher une relation entre niveau d’éthique et capacité à révéler une erreur.
Après une revue de littérature, nous présenterons le design de la recherche, puis les résultats obtenus. Nous conclurons par une discussion sur les résultats et les implications possibles pour de futures recherches.

1 INTRODUCTION
2 REVUE DE LITTERATURE

2.1. Qualité en audit
2.1.1 Les limites humaines
2.1.2 Collecte et analyse des données
2.1.3 Contrat auditeur – audité
2.1.4 Contrat social
2.2. La notion d’éthique
2.3. La psychologie cognitive de l’éthique
3 PROPOSITION ET HYPOTHESES
4 METHODOLOGIE
4.1. Phase qualitative exploratoire
4.2. Questionnaire
4.3. Administration du questionnaire
4.4. Dépouillement et traitement
5 RESULTATS
5.1. Entretiens exploratoires
5.2. Description de la population
5.3. Niveau d’éthique
5.4. Capacité à révéler une erreur (Tscore brut)
6 DISCUSSION
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