Impact de la structure du conseil d’administration sur la performance financière des banques au Maroc

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Extraits et sommaire de ce document

Dans l’objectif de remédier aux conflits d’intérêts entre les dirigeants et les actionnaires et essayer de les minimiser, des principes et des mécanismes de la gouvernance d’entreprise ont été mis en place. La cause principale de ces conflits d’intérêt est la séparation de la propriété et du contrôle de l’entreprise. Cette séparation tend à placer les propriétaires dans une situation défavorable qui peut mener dans certains cas à la dissolution des entités mal gouvernées. Les crises où le système de gouvernance a été pointé du doigt comme principal responsable sont d’ailleurs nombreuses : Enron, Tyco, Woldcom… et au Maroc, le cas du Crédit Immobilier et Hôtelier avec 15 Milliards de dirhams de créances classés comme quasi-irrécouvrables.
Le secteur bancaire marocain est l’un des plus développés en Afrique. Il représente un atout majeur dans le développement de l’économie marocaine à travers ses deux principales activités : la collecte de l’épargne et l’octroi des crédits. Des projets de grandes envergures ont été entrepris par les banques marocaines au cours des dernières années que ce soit au niveau national, africain ou international. Dès lors, l’analyse des mécanismes de la gouvernance des banques marocaines, notamment la structure du conseil d’administration, suscite une attention particulière. Nous essaierons ainsi de répondre à la problématique suivante : Quel est l’impact de la structure du conseil d’administration sur la performance financière des banques au Maroc ?
Le présent article est organisé comme suit : La première section porte sur une revue de la littérature sur la performance bancaire et la structure du conseil d’administration. La deuxième présente le secteur bancaire marocain. La méthodologie est présentée dans la troisième section. L’analyse des résultats fait l’objet de la quatrième section. Et finalement, la conclusion résume les principaux résultats de cette recherche.
[…]
Le présent document reflète l’effet de la structure du conseil d’administration sur la performance financière des banques marocaines mesurée par le ROAA. Cette étude a été réalisé en ayant recours à une modélisation en donnée de panel s’étendant sur la période de 2007 à 2016. Les résultats indiquent que la taille du conseil a un impact statistique non significatif sur la performance bancaire. Tandis que l’existence d’un comité d’audit et le pourcentage de directeurs étrangers ont un effet statistique significatif négatif sur la performance bancaire. Les résultats quant à l’impact de la structure du conseil d’administration amènent conséquemment à des divergences.
L’analyse de ces résultats montre qu’afin d’améliorer la performance des banques marocaines, un conseil d’administration devrait incorporer différents profils disposant de l’expertise nécessaire pour la réalisation de ses missions. Ainsi le comité d’audit devrait comprendre des membres avec des compétences et des habilités dans le domaine pour que les missions du comité soient convenablement exécutées. Par ailleurs, les dogmes de la bonne gouvernance veulent que les fonctions de directeur général et de président du conseil d’administration soient séparées, en effet fusionner ces deux fonctions revient à réunir dans une seule main un trop grand pouvoir et des prérogatives totalement antagonistes, voire même contradictoires.
A travers cette recherche, nous avons essayé d’étudier l’impact de la structure du conseil d’administration sur la performance financière des banques au Maroc. Cependant, cette étude présente certaines limites ; à savoir : 1- La taille réduite de l’échantillon : Le manque d’observation ne peut être comblé par la sophistication des techniques économétriques utilisées ; 2- La possibilité d’utiliser d’autres mesures de la performance pour valider les résultats trouvés (telles que le ROE/ Q de Tobin…)
De plus, certains points non traités peuvent constituer des pistes de recherches intéressantes, notamment : La prise en compte d’autres variables de gouvernance au modèle (réglementation, participation des directeurs dans le capital, rémunération des managers, comité de risque…) et de mesure de la performance ; L’analyse des pratiques des autres pays.

1. Le conseil d’administration et la performance des banques : Revue de littérature et détermination des hypothèses
1.1. La taille du conseil d’administration et la performance des banques
1.2. La dualité et la performance des banques
1.3. Le comité d’audit et la performance des banques
1.4. Le nombre d’administrateurs étrangers et la performance des banques
2. Le secteur bancaire au Maroc
3. Les aspects méthodologiques
3.1. Présentation de l’échantillon
3.2. Les variables retenues
4. Résultats et discussion
4.1. Statistiques descriptives
4.2. Résultats de la régression

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