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Le profil des investisseurs socialement responsables au Maroc
 
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• Type de document : Article académique
• Nombre de pages : 26
• Format : .Pdf
• Taille du fichier : 585.94 KB
Extraits et sommaire de ce document
Cette citation que nous avons choisie pour entamer notre présent article a un contenu prospectif, dans l’esprit de notre recherche, de même qu’elle est porteuse d’un espoir légitime dans l’avenir de la finance au Maroc grâce à la capacité de celle-ci à muter et à s’adapter aux évolutions de son environnement économique et social.
Cette citation date de décembre 2005 et a été prononcée par son auteur lors de la troisième édition des "Intégrales de l’Investissement" tenue à Skhirat sous le thème de « l’Investissement Socialement Responsable », l’ISR (Boiti, 2019). Elle montre que le Maroc, en tant que pays africain, a pris conscience très tôt de l’enjeu essentiel que représente l’ISR pour son développement et l’ouverture de son marché à l’extérieur. D’autres développements interviendront dans ce processus d’adoption de l’ISR au Maroc et aboutiront en septembre 2018 à la création du premier indice ISR à la Bourse des valeurs de Casablanca, BVC.
Au niveau international, on le remarque dans les pays développés, les placements dits « éthiques » étaient les premiers à avoir vu le jour dans les années 1920 alors que les placements « socialement responsables » n’apparaitront que plus tard, à la fin des années 1980, aux USA et en Grande-Bretagne. Cependant, si l’ISR séduit de plus en plus d’investisseurs institutionnels, le développement du marché des particuliers reste timide.
D’ailleurs, peu d’études ont essayé de comprendre ce phénomène. Ce qui nous a incités à étudier les motivations des particuliers pour orienter leur épargne vers ce nouveau créneau à la BVC. La question qui nous anime à ce stade est : Quel est le profil des investisseurs responsables o la Bourse des Valeur de Casablanca ?
Pour répondre à cette problématique, nous avons procédé à une enquête auprès d’un échantillon de 690 épargnants particuliers afin de cerner, de façon proactive, les déterminants de leur comportement face à l’ISR. Leur décision d’investir en bourse serait-elle motivée par un niveau plus ou moins prononcé d’éthique ? Seraient-ils plutôt mercantiles et opportunistes ? Autant d’hypothèses que nous étudierons dans cet article. Les critères de décisions et les profils des investisseurs responsables particuliers constitueront l’aboutissement ultime de notre recherche.
Notre article sera structuré comme suit : d’abord, nous allons procéder à une revue de la littérature sur les motivations rationnelles et comportementales de l’investissement en bourse. Ensuite, nous exposerons la démarche méthodologique utilisée dans le cadre de cette étude. À la fin, nous détaillerons les résultats empiriques de l’étude ainsi que ses implications managériales à l’attention des professionnels de la gestion de fonds.
[…]
Si la RSE permet de mettre en exergue les soubassements de l’action citoyenne de l’entreprise, l’ISR sert à dévoiler les déterminants de l’action sociale des épargnants en finance. Ainsi, pour comprendre les motivations des investisseurs marocains engagés, on peut se référer à la sociologie compréhensive de M. Weber (Pharo, 1993). Le point de départ de l’analyse de Weber était le décalage éthique entre les valeurs des religions et le monde existant (ZAERIA, 2018).
M. Weber distingue quatre déterminants de l’action sociale : Le comportement traditionnel ; Le comportement affectuel ; Le comportement rationnel en valeur ; Le comportement rationnel en finalité (Affilé et al, 2007), Puisque l’investisseur responsable utilise son épargne en fonction de ses convictions et oriente ainsi son investissement vers des secteurs et des activités qui lui paraissent les plus conformes à ses objectifs sociaux, on peut conclure que d’un point de vue théorique, le comportement financier des épargnants marocains est plutôt un comportement rationnel en finalité car, avant de décider de l’affectation de son épargne, le particulier compare rationnellement entre les fins économiques et sociales qu’il poursuit, d’une part ; et les différents moyens et supports dont il dispose pour atteindre ses fins de manière efficiente, d’autre part.
Parallèlement, l’ISR est soutenu par un système de valeurs externes au monde financier comme la religion, la morale ou le développement durable, abstraction faite des couts supplémentaires que cela peut faire supporter à l’entreprise. Il s’agit donc d’une morale extérieure à la finance qui nous permet de conclure que l’éthique de l’ISR suivrait une rationalité en valeur. À son tour cette rationalité peut engendrer des effets inattendus qui découlent « de l’irruption de nouvelles valeurs durant le processus de réalisation qui entrent en conflit avec celles sur lesquelles repose la décision (Cherkaoui, 2004).
D’un point de vue empirique, et en exploitant les données du questionnaire que nous avons analysées, nous pouvons dégager les déterminants suivant de l’action sociale des épargnants particuliers marocains dans le cadre du paradigme de l’ISR :
- Les actions des individus restent fortement imprégnés par leurs valeurs et leur culture ;
- Malgré le fait que le Maroc soit un pays musulman, les épargnants restent d’abord préoccupés par leur confort matériel en cherchant avant tout des placements rentables et moins risqués (quoi de plus rationnel ?) ;
- Parmi l’univers d’investissements potentiellement rentables, les épargnants choisissent ceux qui sont les plus conformes à leurs convictions religieuses pour éviter d’"introduire" de l’argent illicite dans leur patrimoine et qui aurait pour effet de "salir" tout ce patrimoine ;
- La notion d’activisme est quasiment absente de l’esprit des épargnants : leur investissement ne vise en aucun cas à favoriser un secteur d’activité ou à pénaliser un autre. Ils veulent surtout éviter une "richesse illicite" qui pourrait impacter négativement leur vie, celle de leurs enfants et leur relation avec Dieu dans l’au-delà ;
- Pour certains épargnants investisseurs en bourse, toute la plus value réalisée sur la vente des titres en bourse est reversée à des oeuvres de charité. Ils justifient cela par le fait qu’ils ne sont pas totalement surs quant au caractère licite des gains qu’ils réalisent à la bourse. D’un autre coté, cela leur permet de faire leur BA sans amoindrir ou maculer leur patrimoine.
En nous référant à la notion d’"idéal-type" de Weber, les caractères les plus généraux observables chez tous les types d’épargnants interrogés nous permettent d’ériger l’ordre des motivations des investisseurs responsables comme suit : sécurité/rentabilité/légitimité.
Toutefois, une limite inhérente à notre échantillon peut s’avérer un grave biais. En effet, notre échantillon d’épargnants particuliers interrogés est aléatoire. Or, la réalisation d’enquêtes par échantillon aléatoire est particulièrement difficile et onéreuse, pour des avantages de qualité des données qui ne se vérifient pas toujours dans la pratique (Bréchon, 2010).

1- Revue de littérature
1.1 La théorie moderne de portefeuille
1.2 La finance comportementale
2- Méthodologie et données
2.1- La méthode d’échantillonnage et de collecte des données
2.2- L’extraction des données globales du questionnaire
3- Résultats et discussions
3.1- Étude du profil des investisseurs responsables particuliers marocains
3.2- Le profil des épargnants particuliers marocains
3.3- Les implications managériales
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