Les banques Marocaines et la Bourse des Valeurs de Casablanca
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Extraits et sommaire de ce document
Le financement de l’économie a connu un bouleversement important avec le développement de la finance directe au détriment de la finance indirecte. Ainsi les marchés financiers, durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, favorisés par la déréglementation, ont pris une place importante dans le financement de l’économie. Les bilans des différentes catégories d’agents ont subi une forte « marchéisation » ou « titrisation ». Autrement dit, les actifs dont la valeur est établie sur des marchés financiers se sont largement substitués aux actifs négociés auprès des établissements de crédit. L’actif marchéisé des ménages dépasse aujourd’hui 50% du total des actifs dans les pays développés. Du cote du passif des firmes, la tendance est identique : la part des titres de marché dans le passif des sociétés atteint 61% en France et 80% au Royaume-Uni. La contrepartie de ces évolutions a été la réduction de la part des financements bancaires. Ainsi, le circuit de financement classique, c’est à dire par l’intermédiaire des banques, était marginalisé et les banques ont vu leur parts de marché dans le financement de l’économie se contracter. Sur le plan de l’offre, les dépôts bancaires ont connu une diminution importante au profit des placements boursiers plus rémunérateurs. Sur le plan de la demande, les crédits bancaires se sont réduits de façon considérable parce que les entreprises préfèrent s’endetter par le biais d’émission de titres, moins coûteuse, par rapport à l’endettement bancaire. Cet changement radical dans le financement de l’économie augurait un scénario noir pour le métier du crédit et donc un affaiblissement de la structure des banques. Mais, grâce à l’ingéniosité des banquiers, les banques ont pu s’adapter à cette situation, et se positionner dans de nouveaux métiers liés aux marchés de capitaux. Le concept traditionnel de l’intermédiation a évolué et on parle aujourd’hui de la nouvelle intermédiation financière. Cette dernière désigne les circuits par lesquels les intermédiaires financiers interviennent dans la finance directe. Il s’agit alors de financements intermédiés du point de vue de l’offre de financements mais desintermédiés du point de vue de la demande. Plusieurs évolutions caractérisent la nouvelle intermédiation financière.
Les banques sont les principaux acteurs dans l’intermédiation financière, par le biais des filiales sociétés de bourse. En plus, les banques détiennent la majorité des OPCVM, c’est à dire des organismes permettant d’accéder collectivement aux marchés de capitaux par l’achat de parts ou d’actions. Ces bouleversements importants dans le financement de l’économie ont eu lieu surtout dans les pays développés et les pays émergents. En ce qui concerne le Maroc, la bourse s’est développée d’une manière très lente et ne joue pas son rôle dans le financement de l’économie marocaine. Les banques restent les acteurs principaux en matière de financement. En plus l’histoire de la Bourse au Maroc a été lié étroitement aux banques. Aujourd’hui, les banques marocaines jouent un rôle important dans la Bourse de Casablanca. La plupart sont cotées en Bourse et les services financiers qu’elles offrent à sa clientèle sont nombreux et diversifiés. Dans cette recherche, on essayera de mettre en évidence les relations interdépendantes existantes entre la Bourse et les banques. Dans une première partie, on présentera l’histoire de la Bourse et les banques, en mettant le point sur l’avant et l’après réforme de 1993. Dans une deuxième partie, on abordera le comment de l’intervention des banques dans la Bourse des valeurs de Casablanca.
1- Les banques en tant que propriétaires des sociétés de Bourse
Avant la réforme de 1993, les banques jouaient le rôle de courtier, exécutant les ordres d’achat et de vente des clients. Mais après la réforme, seules les sociétés de Bourse avaient le droit de jouer le rôle d’intermédiaire financier, détenant ainsi le monopole de négociation des valeurs mobilières. Ainsi, la plupart des banques ont été contraintes de créer leurs propres sociétés de Bourse pour ne pas être écarter du jeu de la Bourse et pour offrir à leurs clients un service d’achat et de vente des titres et valeurs mobilières. En plus, cette activité est très lucrative pour les banques qui prennent des commissions pour chaque ordre. Certes, les sociétés de Bourse, filiales des banques, profitent d’une grande autonomie de gestion et les commissions sont partagées entre elles et leurs sociétés mères. Mais, à la fin, les bénéfices engrangés par les sociétés de Bourse rentrent dans le résultat net consolidé de leurs sociétés mères qui sont les banques. Ce positionnement se manifeste dans le fait que 10 des 13 sociétés de Bourse sont filiales des banques. Les autres sociétés de Bourse appartiennent au bien à des banques d’affaires (CFG Intermédiation, Upline Securities) ou à des holdings (Somacovam, filiale de la SNI). Les sociétés de Bourse, filiales des banques, profitent de l’expertise de leur société-mère et de l’étendu de leur réseaux commerciaux.
[...]
3- Les banques en tant qu’émetteurs de titres
C’est avec la privatisation qu’un nombre non négligeable de banques marocaines ont été introduites en Bourse, BMCE à titre d’exemple. L’état marocain, s’inscrivant dans l’optique de la libéralisation, et nécessitant des ressources financières importantes, s’est mis à vendre ses bijoux. Ainsi les autorités publiques avaient choisi la Bourse pour ouvrir le capital au privé, sous forme de cession directe des tires. Les autres banques, celles ayant un noyau dur appartenant à des banques étrangères, à savoir la BMCI et CDM, ont été introduites en Bourse sous la direction de leur société-mère. C’est ainsi qu’aujourd’hui les plus grandes banques marocaines sont cotées en Bourse. Il s’agit de la BCM, BMCE, BMCI, CDM, WAFA BANK, CIH, BNDE. Leur poids dans la Bourse de Casablanca est très important. Elles pèsent aux alentours de 15% de la capitalisation boursière globale de la place, ce qui correspond à 16 milliards de Dirham. Il faut noter que le capital flottant de chaque banque, c’est à dire celui qui fait l’objet de transactions, est faible par rapport à la capitalisation boursière, avec ratio de 20% en moyenne. Ceci s’explique par le fait que les actionnaires des banques sont des gros porteurs détenant des prises de participation. En ce qui concerne la liquidité des actions des banques, les actions des banques avaient fait l’objet de l’engouement des investisseurs, et la demande des titres des banques avait grimpé d’une manière extraordinaire animée par la bulle financière qui s’était produite pendant la période d’explosion de la Bourse de Casablanca. Certains titres ont vu leur valeur simplement doublé. Mais après l’éclatement de cette bulle, les actions des banques, surévaluées jusqu’à cette date, ont revenu à des niveaux raisonnables et les volumes transactions se sont contractés. Aujourd’hui des volumes considérables, par rapport à la situation de marché, portent quotidiennement sur les actions des banques tant sur le marché central que sur le marché de bloc.
4- Les banques d’affaires et la Bourse
Une banque d’affaires, par opposition à une banque commerciale, est une institution financière qui offre des services financiers à sa clientèle autres que celles relatives au crédit. En effet, une banque d’affaires offre une plate forme intégrée et globale des produits et services articulés autour des métiers de conseil, de l’intermédiation financière, de la gestion des actifs pour compte de tiers et de l’ingénierie financière. L’activité banque d’affaires au Maroc a pris un essor considérable depuis le début des années 90, et essentiellement avec la promulgation de la reforme du secteur financier du 21 septembre 1993. En effet, contrairement aux expériences anglo-saxonnes, la banque d’affaires, au Maroc, est une activité qui a été « décrétée ». Pour cause, ce n’est pas le marché qui a imposé sa création, ou même favorisé son apparition. La réforme du marché financier et la promulgation de la loi bancaire en 1993 ont été à la base de l’émergence des sociétés de bourse, des OPCVM, … Ce faisant, une distinction claire et nette a été établie entre l’activité des structures d’intermédiation et les banques commerciales. Dans cette vague de positionnement qui a été propulsée par l’explosion de la cotation, les banques d’affaires ont fait leur apparition. En plus, après 1993, le climat était favorable à l’émulsion d’un marché boursier, surtout que le Maroc avait réussi son programme d’ajustement structurel. La confiance régnait. Les professionnels considéraient que le risque irait en s’améliorant et que les investissements étrangers dans les portefeuilles des entreprises marocaines iraient en s’accroissant. Les divers métiers justifiaient donc leur existence compte tenu des multiples privatisations. C’est ainsi que la plupart des banques ont senti un important besoin de s’inscrire dans ce nouvel élan. Certaines ont filialisé leur activité banque d’affaires, telle la BMCE, la BCM, la Wafabank ou le Crédit du Maroc. D’autres ont plutôt crée des départements en interne. Parallèlement, des entités indépendantes des banques ont vu le jour, CFG et Upline notamment. Effectivement, pendant la période allant de 1993 jusqu’1998, l’activité banque d’affaires a connu un développement florissant. Profitant de la multiplication des opérations de privatisations et de l’ouverture du capital au public par le biais de la Bourse ainsi que l’envolée des cours boursiers, les bénéfices générés par les différents métiers de la banque d’affaires ont augmenté d’une manière extraordinaire. Cette euphorie s’est dégonflée avec l’éclatement de la bulle financière, l’arrêt des privatisations et l’essoufflement de l’activité boursière. Les banques d’affaires ont vu leur chiffre d’affaires se contracter. Face à cela, les banques d’affaires, qu’elles soient indépendantes ou adossées à un réseau bancaire, sont obligées de réorienter leurs activités. Le principal avantage d’être adossé à un réseau bancaire est que les pertes éventuelles sur une activité de banque d’affaires s’équilibrent avec les bénéfices des activités de la banque commerciale. C’est ainsi que Upline déploie son activité conseil sur le Maghreb et les pays arabes, que la BMCE Capital s’ouvre à l’Afrique ou que CFG, qui dégraisse les effectifs de ses activités conseil, se concentre sur le Maroc après avoir eu son agrément de banque commerciale, donnant ainsi la possibilité à sa filiale Casablanca Finance Market d’agir sur le marché interbancaire. Ainsi, les banques d’affaires doivent avoir un esprit de marché et de savoir s’adapter aux nouvelles conditions en innovant et en offrant d’autres produits à leur clientèle. En plus les banques d’affaires disposent d’une niche, qui devrait constituer son métier de base. Il s’agit de la prise de participation dans des entreprises en constitution ou en développement, voire même en restructuration, ce qui est communément connu sous le nom de capital investissement. Ce dernier se compose de trois phases distinctes et complémentaires. Il s’agit du capital risque, du capital développement, du capital restructuration. Le premier peine à s’affirmer en tant que moyen de financement alternatif. Quant au capital restructuration, il est quasiment inexistant au Maroc.
Quoiqu’il en soit, la banque d’affaires se distingue par sa vocation à conseiller le client sur la structure de son capital, sur l’ouverture de ce dernier et sur les possibilités de financement qui incluent la recherche de partenaires.
Les Banques en tant qu’investisseur en Bourse : Une banque disposant d’une trésorerie excédentaire, peut, après avoir fait un arbitrage par rapport aux autres placements, investir en Bourse. En effet, les banques constituent d’importants investisseurs en Bourse. Elles placent les liquidités qu’elles détiennent en achetant des actions. Elles profitent de leur expertise pour acheter les bonnes valeurs, combinant une rentabilité importante avec un risque minimum. Comparées aux institutionnels, à savoir les assurances et les caisses de dépôts, les banques jouent un rôle moins important en tant qu’investisseurs parce que c’est la nature même des deux activités qui diffèrent. En fait, le métier de base des banques est l’octroi de crédit, mais elles peuvent, dans une conjoncture haussière opter pour des placements en Bourse, pour faire fructifier ses liquidités. En revanche, l’activité des institutionnels, ou ce qu’on appelle les zinzins, repose principalement sur les placements boursiers. En effet, les caisses de dépôts et de gestion disposent des ressources à long terme, spécialement les cotisations, et doivent les placer dans le marché financier pendant une durée déterminé pour pouvoir payer à l’échéance les retraites. A l’instar des titres de placements, les banques détiennent des prises de participation dans diverses sociétés cotées en Bourse. Ainsi les banques préfèrent devenir d’importants actionnaires et donc pouvoir siéger dans le conseil d’administration pour influencer les stratégies des entreprises. Il faut noter que les prises de participation dans des entreprises cotées en Bourse ne sont pas considérées comme des investissements en Bourse.
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