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Le coût du crédit et le ratio Raroc au Maroc : Application au portefeuille des crédits aux particuliers
 
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• Type de document : Mémoire/PFE
• Nombre de pages : 250
• Format : .Pdf
• Taille du fichier : 208.05 KB
Extraits et sommaire de ce document
Le contrôle de gestion bancaire présente des caractéristiques propres qui le distingue du contrôle de gestion classique (celui créé à priori pour les entreprises industrielles). Cela s’explique naturellement par les spécificités de l’activité bancaire en elle-même, cette dernière se caractérise par les aspects suivants : Domaines d’activité multiples : marchés, crédits, services liés aux comptes de la clientèle, intermédiation sur les marchés de capitaux (courtage, contrepartistes ou teneurs de marché), commercialisation des produits d’assurances, expertise financière (opérations de montage financier), développement des opérations complexes ; Pour chaque activité, la banque propose une gamme variée de produits ; L’organisation complexe de la banque en un réseau d’agences avec plusieurs pôles connexes de production et de support, avec une expansion géographique des implantations et des risques. En somme, le système du contrôle de gestion doit être adapté à la structure et l’activité bancaire et faire appel à des techniques propres au secteur.
Connaissance des risques, connaissance des capitaux moyens, de taux moyens, des produits, des charges, du coût des opérations, des marges, etc. Autant d’informations qui, exprimées sous forme de tableaux de bord, de budgets, de plans, d’analyses, permettent, grâce au contrôle de gestion, de mesurer les performances des différentes activités, des différents marchés ou segments de clientèle, des différentes unités et des différents produits.
Le deuxième objectif du contrôle de gestion est l’usage de ces informations dans une démarche permanente pour améliorer la rentabilité : abaissement des coûts, développement des produits ou des segments de clientèle rentables, détection rapide des erreurs de gestion et actions correctives immédiates, évaluation et prise en compte des modifications de l’environnement pour en tirer le meilleur parti, etc. Autant d’éléments qui donnent la certitude que la pérennité de l’établissement est mieux assurée dans un environnement de plus en plus concurrentiel et difficile.
Enfin, le contrôle de gestion est un outil pour détecter les anomalies : taux moyens faibles ou trop forts, marges incohérentes, écarts importants par rapport au budget, etc. Des explications claires, chiffrées et cohérentes doivent être apportées notamment grâce aux tableaux de bord, éléments de contrôle et de maîtrise des processus opérationnels.
La justification de l’existence d’actionnaires n’est pas la même dans une banque que dans une entreprise « classique » : l’activité de cette dernière se lit essentiellement à l’actif du bilan ; le passif montre comment l’acquisition de certains éléments indispensables à la production (immobilisations, stocks….) a pu être financée : les actionnaires ont un rôle d’apporteurs de capitaux à long terme contribuant à l’activité.
Dans une banque, l’activité se traduit par un passif réel (les dépôts de la clientèle) et l’actif montre comment la banque emploie les fonds perçus pour honorer les dépôts et autres engagements inscrits au passif. Le bilan illustre donc comment « le passif a été placé à l’actif ». La banque n’a, par son fonctionnement, aucun besoin de ressources à long terme pour financer son activité. La justification de l’existence d’actionnaires n’est donc pas dans les capitaux qu’ils apportent pour financer l’activité.
Partant de cette réflexion, l’existence en banque des fonds propres se justifient notamment par le fait qu’ils constituent un rempart de solvabilité au bénéfice du déposant. Ils doivent permettre d’amortir des pertes inattendues et de grande ampleur constatées à l’actif du bilan (manifestation d’un risque de contrepartie sur le portefeuille de crédit bancaire notamment, pertes sur titres ou autres opérations de marché…).
Les fonds propres sont dits « économiques » lorsqu’ils permettent de compenser un montant de perte maximal, calculé à un seuil de confiance déterminé (fixé notamment par les dirigeants). C’est ce risque d’insolvabilité qui justifie l’existence d’une réglementation prudentielle en la matière (ratio Cooke et par la suite ratio Mcdonough).
Bien que le ratio de solvabilité soit généralement atteint dans la profession, on peut concevoir qu’une banque désire évaluer son propre besoin en fonds propres économiques, avec l’objectif de couvrir les pertes inattendues, au moins jusqu’à certain seuil accepté par les dirigeants. Si elle adopte cette démarche, elle peut alors chercher à évaluer la rentabilité intrinsèque d’un contrat particulier, compte tenu du risque qui le caractérise, et compte tenu de la consommation de fonds propres qu’il nécessite. Dans un souci de tarification optimale, elle devrait alors tenir compte du coût de ces fonds propres.
De telles démarches se sont développées ces dernières années dans le domaine bancaire. La plus répandue est celle connue sous le nom de « méthodologie RAROC » (Risk Adjusted Return On Capital) initiée par le groupe Bankers Trust, puis largement répandue dans la profession.
La méthodologie RAROC repose avant tout sur la nécessité d’évaluer et de couvrir les pertes inhérentes à l’activité bancaire. Bien qu’applicable aux risques de marché, elle semble essentiellement utilisée comme technique de gestion actif- passif pour l’activité crédit. Le principe de base est de distinguer la notion de « pertes moyennes » de celle de « pertes inattendues ».
La méthodologie RAROC peut être utilisée « opération par opération ». Pour un crédit particulier, le banquier doit évaluer une perte moyenne qui est statistiquement attendue. Elle a pour vocation d’être couverte ex ante par les revenus générés par le crédit en question, afin que les flux provenant du remboursement permettent de couvrir cette perte. Elle est évaluée statistiquement, grâce à l’utilisation de bases de données historiques qui doivent permettre de connaître, par segment de clientèle : La probabilité de défaut ; Le taux de perte en cas de défaut ; L’exposition en cas de défaut.
Cette perte moyenne peut être exprimée en valeur, ou traduite en « points de base » qui devront être rajoutés au taux d’intérêt moyen auquel la banque se (re)finance, et aux frais d’exploitation et opérationnels –coûts de gestion-(eux aussi traduits en points de base), afin de constituer le taux minimal qui peut être appliqué au crédit ; En d’autres termes, il convient de s’assurer que la marge (bénéficiaire) dégagée par le crédit, corrigée du « risque moyen » inhérent à une telle opération, soit au moins positive. C’est l’objet du Numérateur de la mesure RAROC : Marge générée par l’opération de crédit – perte moyenne).
Par ailleurs, ce sont les fonds propres économiques qui sont destinés à couvrir les pertes inattendues, déviant de la moyenne. Le rôle du banquier est alors d’évaluer la perte maximale susceptible de se produire sur ce type d’opération, à un seuil de confiance donné, et d’affecter un montant de fonds propres en conséquence, permettant de couvrir la perte inattendue. Pour parvenir à évaluer cette perte maximale, la banque mêlera les approches historiques (bases de données internes), et paramétriques (identification de la loi de distribution des pertes). Les fonds propres devant être constitués apparaîtront au Dénominateur de la mesure RAROC.
Cette mesure donne une indication sur la rentabilité de l’opération de crédit, corrigée du risque ; le risque étant pris en compte par le biais de la « perte moyenne » et par la quantité de fonds propres devant être affectée à l’opération, que la banque devra rémunérer. En effet, si l’on suppose que les actionnaires sont les apporteurs de fonds propres, il est nécessaire que le taux de rentabilité de ces fonds propres soit conforme à leurs exigences. C’est ce qui justifie l’existence d’une norme RAROC minimale en dessous de laquelle l’opération de crédit ne pourrait être considérée comme suffisamment créatrice de valeur, compte tenu du risque qui la caractérise, et de l’exigence de la rentabilité des actionnaires.
[…]
RAROC est utilisé en banque à deux niveaux : Au niveau de la sphère commerciale, si l’opération envisagée laisse apparaître un RAROC inférieur au RAROC minimal retenu, plusieurs possibilités s’offrent : refuser l’opération, essayer d’augmenter les flux générés par l’opération : la marge nette en augmentant la tarification, essayer de diminuer la perte attendue en augmentant les garanties prises, ne pas raisonner sur le « RAROC de l’opération » mais sur « le RAROC du client » toutes opérations bancaires confondues.
Utilisée non plus opération par opération (pour la sélection ou la tarification), mais à un niveau global, la méthodologie RAROC devient un outil de contrôle de gestion et de risk management : l’évaluation globale du RAROC de tel segment de clientèle, tel secteur d’activité en portefeuille, ou à plus grande échelle d’une agence, d’une division internationale… permet d’évaluer les risques et de les confronter à la rentabilité générée, donc au besoin de ré-allouer les risques (les fonds propres) différemment.
L’objectif est alors de rapprocher le portefeuille de créances bancaires de la frontière efficiente, toutes activités confondues, c’est à dire d’optimiser le couple « rendement/risque » de ce portefeuille. Il peut alors exister une certaine déconnexion en l’utilisation de RAROC par la sphère commerciale et l’utilisation du RAROC par sphère contrôle de gestion – risk management qui raisonnera au niveau global.
La méthodologie (outil) et le domaine d’application (activité des crédits) est motivé, en premier abord, par la nature de l’activité bancaire. A l’essence, le métier du banquier est celui du risque, mais le risque est une source de profit et la banque qui n’en prendrait aucun prendrait, de facto, le plus grand celui de faire faillite. Il ne s’agit donc pas d’annihiler complètement ces risques mais de les ramener à un niveau acceptable compte tenu de la rentabilité qu’ils génèrent. En deuxième abord, les coûts de l’activité bancaire sont, en dernière analyse, ceux de l’intermédiation financière, donc, composés singulièrement du coût de refinancement, du coût de gestion et du coût du risque.
En troisième abord et en définitive, aux fins d’optimiser les actifs détenus en portefeuille, il semble nécessaire de raisonner en couple « rentabilité/risque », donc de tenir compte (dans la prise de décision, dans la tarification, dans la gestion des risques, et en ultime dans l’allocation des fonds propres, de l’exigence de rentabilité des actionnaires et de la consommation des fonds propres (les pertes inattendues).
Les chantiers du projet : Compte tenu des problématiques et difficultés que pose le projet, deux chantiers seront ouverts : le chantier du coût économique des crédits et le chantier du RAROC et l’allocation économique des fonds propres, qui représenteront les deux parties de cette thèse professionnelle. Nous traiterons d’abord le coût économique des crédits en première partie, lui même constitué de trois composantes qui sont le coût de refinancement, le coût de gestion et le coût du risque. La seconde partie RAROC & Allocation des fonds propres, abordera d’abord le capital économique puis présentera le modèle RAROC et son implémentation pour déboucher sur une perspective d’allocation économique des fonds propres.

Partie I : Le coût économique du crédit
Chapitre 1 : Le coût de refinancement

Section I : Définition et périmètre
A - Périmètre du coût de refinancement
B - Définition du coût de refinancement
Section II : Préalables méthodologiques
A - Les coûts opératoires
B - Les Prix de cession interne
C - Les affectations des ressources collectées
Section III : Implémentation de la méthode
A - L’étude de l’existant
B - Les encours moyens
C - Structure des ressources BMCE Bank
D - Calcul du coût de refinancement
E - Pour un calcul dynamique du coût de refinancement
CHAPITRE II : Le coût de gestion
Section I : Périmètre de définition du coût de gestion
A - Définition du coût de gestion
B - Périmètre des coûts de gestion
Section II : Synthèse des méthodes de calcul du coût de gestion
A - Définition du coût
B - Méthodes de calcul du coût de gestion
Section III : Choix de la méthode & implémentation
A - Choix de la méthode
B - Implémentation
CHAPITRE III : Le coût du risque
Section I : Le risque de crédit
Section II : Concept de perte moyenne / attendue : le coût du risque
Section III : Couverture du coût de risque /la perte moyenne
A - Provisionnement dynamique
B - Comptabilité à la « juste valeur »
C - L’option réaliste : la tarification
Section IV : Modèle de calcul
A - Définition du facteur Probabilité de Défaut ( PD )
B - Définition du facteur Perte en cas de Défaut ( LGD)
D - Encours lors du défaut (EAD)
Section V : Data Model
A - Les inputs du modèle
B- Les données collectées
C - Nettoiement, correction des données et traitement des difficultés
D - Les principales étapes de traitement
E - Affinement des données de sorties : les outputs
F - Les résultats synthétiques
Partie II : RAROC & allocation des fonds propres
CHAPITRE I : Le Capital économique : Value At Risk ( VaR )

SECTION I : Le concept de la VaR
A - L’idée de base
B - Origine
C – Principe
D - Paramètres de la VaR
E - Caractérisation de la VaR
SECTION II : Modélisation
A - Cadre général de la modélisation du capital économique
B - Les approches VaR
C - Mise en oeuvre du modèle
D - Estimation de la VaR
E - VaR empirique
F - Problématique de l’horizon de calcul
CHAPITRE II : Construction du modèle RAROC & implémentation
Section I : Construction théorique du modèle RAROC
A – Définition du RAROC
B - La logique du modèle RAROC
C- Usages du modèle RAROC
Section II : Construction de la norme RAROC
A - Coût des fonds propres
B - Rentabilité d’un actif sans risque
C - ROE (Return On Equity)
D - ROA (Return On Assets)
E - RAROC moyen 113
Section III : Simulations du modèle RAROC 114
A – Simulation sur le nominal 116
B – Simulation sur taux d’intérêt 117
C – Simulation sur la fréquence de remboursement 118
D – Simulation sur la durée du prêt 119
E – Simulation sur les garanties réelles 120
F - Synthèse des rétroactions 120
SECTION IV : Conception du RAROC Simulator
CHAPITRE III : Du RAROC par portefeuille à l’allocation
économique des fonds propres : Une perspective
SECTION 1 : RAROC par portefeuille 132
SECTION II : Allocation des fonds propres 134
A – Définition de l’allocation des fonds propres 135
B – Les fonds propres : périmètre et définition 135
C – Systèmes d’allocation 138
D – Avantages du système d’allocation économique
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