La crédibilité et l'indépendance des banques centrales : Cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie
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Extraits et sommaire de ce document
Au cours de ces dernières années, la crédibilité des banques centrales a fait l’objet de plusieurs recherches, les études théoriques et empiriques dans ce domaine sont abondantes. La crédibilité peut se définir comme la capacité d’influencer les anticipations, elle correspond à la conviction des agents privés que la banque centrale atteindra ses objectifs. Elle permet d’atteindre l’objectif fixé à moindres coûts, autrement dit, la stabilité des prix sera assurée avec le taux d’intérêt le plus bas possible.
La plupart des économistes qui se sont penchés sur la question de la crédibilité de la banque centrale mentionnent qu’elle présente deux avantages principaux. Ils sont de deux ordres : une inflation basse, condition d'une bonne compétitivité-prix, et des taux d'intérêt bas, c'est-à-dire des conditions de financement avantageuses pour les agents économiques. La crédibilité autorise une réduction du niveau d'inflation, sans que la société n'ait à la "payer" par une plus grande variabilité de l'activité et de l'emploi.
La crédibilité procure donc, des avantages importants à la banque centrale, surtout lorsque cette dernière, cherche à convaincre le public de sa détermination à stabiliser les prix, sa tache s’en trouve grandement facilitée. Dans cette perspective, la crédibilité apparaît comme un concept central, le socle solide sur lequel aujourd’hui la réussite d’une politique monétaire peut et doit être assise, un élément essentiel du nouvel ‘Etat d’art’ pour les banques centrales1.
Une politique monétaire qui est considérée par les agents économiques comme étant crédible conduit ces derniers à faire l’essentiel du travail de stabilisation en lieu et place du banquier central. La crédibilité provient de la détermination apparente des autorités et de la réputation acquise par ces dernières, une réputation qui peut résulter du cadre institutionnel de la banque centrale « indépendance, transparence et responsabilité » et de la personnalité des dirigeants et de leur tendance à ne pas surprendre les marchés financiers.
De par l’intérêt grandissant suscité par le sujet de la crédibilité des banques centrales, notre problématique est cernée autour des questions suivantes : Pourquoi la crédibilité des banques centrales est-elle une question importante ? Et surtout, comment une banque centrale construit-elle sa crédibilité ?
Une problématique de recherche nécessite tout naturellement une ou plusieurs hypothèse(s). Dans ce sens, nous avons établi les hypothèses suivantes :
Hypothèse fondamentale : Nous pensons que la banque centrale doit être indépendante et responsable. L’indépendance est la condition sine qua non, qui garantit la continuité de la politique monétaire, afin de réaliser la stabilité des prix, et de rendre la banque centrale crédible.
Hypothèses complémentaires : Nous pensons aussi que la banque centrale doit suivre une politique monétaire transparente, et doit adopter une règle monétaire contingente afin de concilier : flexibilité pour faire face aux chocs qui frappent l’économie, et crédibilité afin de supprimer l’incohérence temporelle liée à la politique discrétionnaire.
Pour répondre à ces questions, notre travail de recherche a été scindé en trois chapitres : Dans le premier sont traitées les différentes analyses et théories qui fondent la notion de la crédibilité. L’origine de ces analyses théoriques de la littérature sur l’indépendance et la crédibilité est la mise en évidence par Kydland et Prescott (1977) du problème de l’incohérence temporelle et la volonté de résoudre ce problème en particulier dans le cas de la politique monétaire. Si la solution de Kydland-Prescott qui consiste à adopter une politique fondée sur une règle est pertinente sous des hypothèses très restrictives, cette solution montre très vite ses limites lorsque l’économie est soumise à des chocs d’offre.
Face à ces limites, plusieurs solutions alternatives ont été proposées pour permettre au gouvernement de soutenir un taux d'inflation bas dans le cas où il ne peut pas s'engager. La première consiste à prendre en compte le phénomène de réputation qui peut exister et permet de raffiner la description de l’économie (Barro et Gordon, 1983). La seconde peut se résumer à une délégation de la part du gouvernement de la conduite de la politique monétaire à la banque centrale, plus crédible, soit parce qu’elle accorde une importance plus forte à la lutte contre l’inflation (Rogoff, 1985), soit parce qu’elle est liée par un contrat incitatif (Walsh, 1995). Et enfin, la solution proposée par Svensson (1997), qui consiste dans le ciblage d’inflation.
Le deuxième chapitre de notre travail de recherche est consacré aux solutions que nous proposons au problème de manque de crédibilité. Nous estimons qu’en règle générale, que les banques centrales doivent être : indépendantes et responsables, ainsi qu’elles doivent mener une politique transparente et adopter une règle monétaire permettant de concilier crédibilité et flexibilité.
Donc, ce chapitre est scindé en trois sections. Dans la première est traité le phénomène de l’indépendance de la banque centrale et la responsabilité de cette dernière. Ensuite, nous mettrons l’accent sur la transparence de la politique monétaire et son apport en termes de crédibilité à la banque centrale. Et enfin, la question de la règle monétaire que la banque centrale doit suivre, fera l’objet de notre dernière section.
Dans le dernier chapitre, nous essayerons d’étudier le cas des trois banques centrales d’Afrique du Nord, en l’occurrence d’Algérie, du Maroc et de Tunisie, au regard des différents critères de crédibilité qui sont étudiés en deuxième chapitre. En faisant référence au cadre institutionnel des ces trois banques centrales, nous analyserons les relations entre les gouvernements et les banques centrales dans les pays du Maghreb ; afin de mettre en évidence la liberté d’action des autorités monétaires au regard de leurs performances économiques surtout en matière d’inflation.
Chapitre I: Les fondements théoriques de la crédibilité de la banque centrale.
Section 1: Banque centrale, métiers, évolutions et contraintes.
Une présentation générale des banques centrales
1- Les missions d’une banque centrale
2- Les objectifs de la banque centrale
2-1 L’objectif de stabilité des prix
2-2 L’objectif de la stabilité financière
2-3 L’objectif de stabilisation conjoncturelle
2-4 L’objectif de taux de change ?
2-5 Le contrôle des prix d’actifs
3- Les instruments de la politique monétaire
4- Le choix d’une stratégie
4-1 L’établissement des cibles de taux de change
4-2 L’établissement de cibles en matière d’expansion monétaire
4-3 La stratégie de ciblage d’inflation
Section 02 : La problématique de la crédibilité des banques centrales.
1- Définition de la notion de crédibilité :
2- Pourquoi la crédibilité est-elle importante ?
3- Les fondements de la théorie de la crédibilité
3-1 La relation monnaie-inflation
3-2 La relation inflation-chômage
3-3 Le rôle important des anticipations dans la théorie de la crédibilité
4- Le modèle de base : Kydland et Prescott
4-1 Les hypothèses du modèle de Kydland et Prescott
4-2 Démonstration de la supériorité de la règle par rapport à la discrétion
4-3 La critique de la solution proposée par Kydland et Prescott
5- La prise en compte du phénomène de réputation ‘Barro & Gordon’
5-1 La solution au biais inflationniste : jeu répété à horizon temporel fini ou infini
5-2 Le modèle de Barro et Gordon à jeu répété
5-3 Analyse de la solution proposée par Barro et Gordon
5-4 La solution proposée par Backus et Driffil ‘le modèle à information imparfaite’
6- Le modèle de Rogoff et l’idée du gouverneur conservateur
7- Le gouverneur soumis à un contrat (Walsh)
8- Svensson et le ciblage d’inflation
9- La mesure de la crédibilité
Chapitre II : Comment promouvoir la crédibilité de la banque centrale ?
Section 01 : L’indépendance des banques centrales
1- La théorie économique de la banque centrale indépendante
1-1 Relation entre indépendance et conservatisme
1-2 Relation entre indépendance et contrat
1-3 Relation entre indépendance et réputation
2- Définition de l’indépendance de la banque centrale
2-1 L’indépendance légale et l’indépendance réelle
2-2 L’indépendance des objectifs et l’indépendance d’instrument
3- Les éléments influençant le degré d’indépendance de la banque centrale
4- Les avantages et les inconvénients de l’indépendance de la banque centrale
4-1 Indépendance et crédibilité
4-2 Indépendance de la banque centrale et discipline budgétaire
4-3 Indépendance et stabilisation de la conjoncture
5- L’indépendance et les performances économiques
5-1 Les indices d’indépendance de Cuikerman, Webb et Neyapti
5-2 Relation Indépendance et variables économiques
6- Indépendance versus Responsabilité
6-1 Définition de la notion de responsabilité de la banque centrale
6-2 La banque centrale responsable de la stabilité des prix ?
6-3 Comment la banque centrale peut-elle être responsable ?
6-4 La banque centrale est responsable devant le public
Section 02 : La transparence de la politique monétaire
1-Définition de la transparence
1-1-La transparence relative aux instruments
1-2 La transparence relative aux objectifs
1-3 La transparence relative à la mise en oeuvre de la politique monétaire
2-La tendance à l’évolution vers la transparence
3-La stratégie de la transparence
4-L’importance de la transparence
4-1- Ancrer les anticipations du marché
4-2- Faciliter la réalisation de l’objectif avec moindre perturbation
4-3- Augmenter la responsabilité de la banque centrale
5-Transparence et variables macroéconomiques
6- Les différents défis à relever par la banque centrale en terme de transparence
6-1 L’horizon temporel à moyen terme
6-2 Assurer une communication efficace
6-3 Une communication adressée à des agents économiques hétérogènes
Section 03 : Une règle monétaire adéquate.
1- Principe et nature des règles monétaires
1-1 La controverse entre: Currency School et Banking School
1-2 L’opposition entre les keynésiens et les monétaristes
2- Les politiques économiques basées sur des règles strictes
2.1- Les arguments en faveur de la règle stricte
2.2- Les critiques des règles automatiques de politique monétaire
3- La politique discrétionnaire
3.1- Les arguments en faveur des politiques discrétionnaires
3.2- Les critiques des politiques discrétionnaires
4- Comment évaluer une règle monétaire
5- Les règles contingentes
6- La règle de Taylor
6-1 La présentation de la règle de Taylor
6-2 Les avantages de la règle de Taylor
6-3 Les critiques adressées à la règle de Taylor
Chapitre III : Etude de la crédibilité des banques centrales : d’Algérie, du Maroc, et de Tunisie
L’analyse empirique « Indépendance – performances économiques »
1-L’indice d’indépendance légale
1-1-L’indépendance politique
1-1-1 La nomination des dirigeants des banques centrales
1-1-2 La périodicité du mandat
1-1-3 L’objectif à réaliser par la banque centrale
1-2- L’indépendance économique
1-2-1 Le financement du déficit budgétaire
1-2-2 La gestion de la dette publique
1-2-3 La surveillance bancaire
2- L’évolution du taux d’inflation, en Algérie, au Maroc et en Tunisie
3- La relation indépendance légale-inflation
3-1 La représentation graphique
3-2 Le coefficient de corrélation
4- L’indépendance réelle
4-1 L’indice du taux de rotation des banquiers centraux
5- La relation indépendance croissance
6- Transparence et responsabilité
6-1 La reddition des comptes
6-2 Les objectifs annoncés
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