Structure de capital, profitabilité et risques dans les banques islamiques
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• Type de document : Thèse de doctorat
• Nombre de pages : 276
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• Taille du fichier : 5.05 MB
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Extraits et sommaire de ce document
Cette thèse s’intéresse aux caractéristiques financières des banques islamiques en comparaison avec les banques conventionnelles. Dans leur fonctionnement, les banques islamiques respectent cinq principes de base. La première règle fondamentale qui les caractérise est l’interdiction des taux d'intérêt dans les transactions financières. Les banques islamiques sont des institutions qui reçoivent des dépôts et mènent toutes les activités bancaires à l’exception de l’opération de prêt et d’emprunt à intérêt. Le deuxième principe fondamental est l’exigence du partage équitable des pertes et des profits. Toute forme d'injustice, d’enrichissement injuste et d’exploitation déloyale sont sévèrement condamnées en finance islamique.
Un troisième volet important de la finance islamique est l’exigence de la transparence et l’interdiction de la spéculation et ses dérivés. Également, la finance islamique exige de financer des secteurs qui soient conformes avec l’éthique musulmane. Le dernier principe fondamental de la finance islamique est l’exigence de la traçabilité et l’adossement des contrats à des actifs tangibles. Les banques islamiques se proposent de financer les agents économiques en proposant des services bancaires à condition de respecter les principes énumérés ci-dessus. Elles offrent une panoplie de produits bancaires, autres que les prêts bancaires, pour financer leurs clients et ce, pour éviter la perception des intérêts.
Les banques islamiques ne collectent pas également les fonds à la base des dépôts garantis et rémunérés à un taux d’intérêt fixé d’avance et ce, pour éviter le versement des intérêts. Le respect des exigences de la finance islamique introduit des modifications profondes dans l’intermédiation bancaire islamique comparée à celle conventionnelle. Les caractéristiques particulières de l’actif et du passif des banques islamiques nous mène à poser des interrogations sur l’applicabilité des enseignements théoriques de finance aux banques islamiques.
L’objet de cette thèse est d’expliquer la profitabilité, la structure de capital et le profil de risque des banques islamiques en prenant en compte les particularités du contexte islamique. Le point de départ de notre réflexion est une interrogation sur les différences qui pourraient exister au niveau de ces trois aspects entre les banques islamiques et les banques conventionnelles puisque leurs modes de fonctionnement ne sont pas identiques.
La théorie financière actuelle s'est construite sur un ensemble de travaux dont certaines préoccupations touchent notamment la profitabilité, la structure de capital et l’univers des risques financiers.
L’étude de la structure du capital des firmes constitue depuis longtemps le thème central de la finance d’entreprise. Les théories de finance d’entreprise sont essentiellement développées en vue d’expliquer le choix entre le financement par dettes et par capitaux propres. Chaque théorie propose un certains nombres de variables et de mécanismes qui déterminent la structure de capital des firmes.
[…]
La gestion des risques bancaires constitue également depuis longtemps la principale préoccupation des régulateurs et des banques qui sont incitées à développer des moyens de quantification des risques. En vingt ans, la réglementation bancaire a considérablement évolué, cherchant toujours à atténuer les risques des établissements bancaires. Les établissements de crédit ont subit plusieurs réformes qui visent à renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire grâce à une gestion plus fine des risques. les accords de Bâle I en 1988 et Bâle II en 2004 ont permis de renforcer et d’harmoniser les règles en matière de gestion des risques.
La réforme de Bâle II s’articule autour de trois piliers. Premièrement, la réforme concerne l’amélioration du calcul des risques. Deuxièmement, elle concerne la mise en place d’un processus qualitatif de surveillance prudentielle par les superviseurs nationaux et troisièmement, elle concerne le renforcement de la communication financière afin d’améliorer la discipline de marché. La réforme de Bâle III fait partie également des initiatives prises pour renforcer le système financier à la suite de la crise financière de 2007, la crise des subprimes. Tous ces développements théoriques et pratiques ont été élaborés dans un contexte conventionnel. Nous avons choisi de revoir ces contributions théoriques et pratiques concernant la profitabilité, la structure de capital et les risques, dans un contexte islamique.
Notre focalisation sur les banques islamiques est justifiée par le fait que l’univers de la finance islamique, très récent, est différent de l’univers conventionnel. De rares études se sont concentrées sur l’analyse des banques islamiques en se basant sur les contributions des théories financières classiques. Notre thèse s’inscrit dans cette démarche. Elle tente d’explorer les caractéristiques financières des banques islamiques en se référant aux théories financières existantes.
Ces ambitions nous orientent vers une problématique globale portant sur l’étude des différences au niveau de profitabilité, de structure de capital et de profil des risques des banques islamiques, comparées aux banques conventionnelles.
Dans le but de répondre à cette problématique, nous nous proposons de répondre à la question de recherche suivante : Quelles différences de structures de capital, de profitabilité et de profil de risque existe-il entre les banques islamiques et leurs homologues conventionnels ?
De cette question de recherche principale, découle d’autres questions : Existe-t-il des différences de profitabilité et de structure du capital entre les banques islamiques et conventionnelles ? Ces différences pourraient-elles être expliquées par les différences du niveau des déterminants traditionnels de la profitabilité et de la structure de capital entre les deux catégories de banques? Existe-t-il des différences dans les liens qui relient la profitabilité et la structure de capital avec leurs déterminants traditionnels entre les deux catégories de banques? La réglementation prudentielle des banques islamiques serait-elle différente ? Les banques islamiques seraient elles exposées à un risque qui leur est spécifique ? comment le quantifier ? quel serait l’impact de ce risque propre aux banques islamiques sur leur réglementation prudentielle ?
L’intérêt théorique de notre travail concerne l’explication de la profitabilité, la structure de capital et les risques des banques islamiques. Sa visée pratique tente d’améliorer la connaissance autour du sujet en identifiant les déterminants influençant la profitabilité et la structure de capital ainsi que les nouveaux risques propres aux banques islamiques. L’analyse et la compréhension de ces institutions financières récentes peuvent aider à un meilleur management de telles structures et à améliorer leurs performances.
CHAPITRE INTRODUCTIF. LES BANQUES ISLAMIQUES : QUELLES DIFFERENCES AVEC LES BANQUES CONVENTIONNELLES ?
1. QUELLES DIFFERENCES EN TERMES DE PRINCIPES FONDAMENTAUX ?
1.1 PRINCIPE N°1 : L’INTERDICTION DU « RIBA » ET TOUTE FORME D’INJUSTICE.
1.2 PRINCIPE N°2 : L’EXIGENCE DE LA JUSTICE ET LE PRINCIPE DE PARTAGE DES PROFITS ET DES PERTES
1.3 PRINCIPE N°3 : L’EXIGENCE DE LA TRANSPARENCE ET L’INTERDICTION DE LA SPECULATION ET SES DERIVES.
1.3.1 L’interdiction du Gharar
1.3.2 L’interdiction du Maysir
1.4 PRINCIPE N°4 : L’INTERDICTION DE FINANCER DES SECTEURS IMMORAUX ET NON ETHIQUES
1.4.1 Le filtrage extra-financier
1.4.2 Le filtrage financier
1.4.3 Le schéma du filtrage islamique
1.5 PRINCIPE N°5 : L’EXIGENCE DE LA TRAÇABILITE ET L’ADOSSEMENT DES CONTRATS A UN ACTIF TANGIBLE.
2. QUELLES DIFFERENCES EN TERMES D’INTERMEDIATION BANCAIRE ?
1.2 LES RESSOURCES D’UNE BANQUE ISLAMIQUE
2.1.1 : Les comptes d’investissement participatifs
2.1.1.1 Fonctionnement
2.1.1.2 Méthode de calcul du taux de rendement
2.1.1.3 : La typologie des comptes d’investissement participatifs
a. Les comptes d’investissement à caractère restrictif « Restricted Profit Sharing Investment Accounts »
b. Les comptes d’investissement à caractère non restrictif « Unrestricted Profit Sharing Investment Accounts »
2.1.2 Les comptes courants
2.2 LE FINANCEMENT DE L’ACTIF
2.2.1 Les instruments de financement participatifs à revenus aléatoires
2.1.1.1 Musharaka (Joint venture)
2.1.1.2 Mudaraba : L'association dans le profit
2.1.2 Les instruments de financement à revenus fixes : les contrats de dettes
2.1.2.1 Le contrat Murabaha : L’achat-revente avec marge bénéficiaire
2.1.2.2 Le contrat Ijara : Le crédit-bail
2.1.2.3 Le contrat Salam : Le contrat de vente à terme
2.1.2.4 Le contrat Istisnaa
2.1.3 Qard Hassan : le prêt sans intérêt
2.1.4 Les Sukuk : les obligations islamiques
2.2 LA STRUCTURE ACTIF-PASSIF D’UNE BANQUE ISLAMIQUE
3. QUELLES DIFFERENCES EN TERMES DE GOUVERNANCE DE LA BANQUE ?
4. QUELLES DIFFERENCES EN TERMES DU PROFIL DES RISQUES ?
4.1 LES RISQUES CLASSIQUES
4.1.1 Le risque de crédit
4.1.2 Le risque de marché
4.1.3 Le risque opérationnel
4.1.4 Le risque de liquidité
4.2 LES RISQUES SPECIFIQUES AUX BANQUES ISLAMIQUES
4.2.1 L’enchevêtrement du risque de crédit et du risque de marché
4.2.2 Le risque commercial déplacé
4.2.3 Le risque de réputation
4.2.4 Le risque fiduciaire
4.2.5 Le risque de non-conformité avec la Shariah
4.2.6 Le risque juridique
PARTIE 1 : STRUCTURE DE CAPITAL ET PROFITABILITE DES BANQUES ISLAMIQUES
CHAPITRE 1 : COMPARAISON DE STRUCTURE DU CAPITAL ET DE PROFITABILITE DES BANQUES ISLAMIQUES ET CONVENTIONNELLES : ANALYSE THEORIQUE
1. LA STRUCTURE DE CAPITAL DES BANQUES ISLAMIQUES
1.1 LES THEORIES DE STRUCTURE DU CAPITAL DANS LES BANQUES : UNE APPROCHE THEORIQUE
1.1.1 La fiscalité favorise l’endettement...contrairement aux coûts de défaillances
1.1.2 Les conflits d’intérêt entre actionnaires et dirigeants favorisent l’endettement…contrairement aux conflits d’intérêt entre actionnaires et déposants
1.1.3 Les filets de sécurité réduisent le ratio de capital
1.1.4 Les asymétries d’information et les coûts de transactions favorisent l’endettement
1.1.5 La réglementation prudentielle augmente le capital
1.2 LES THEORIES DE STRUCTURE DE CAPITAL DANS UN CONTEXTE ISLAMIQUE
1.2.1 Les coûts de défaillances dans un contexte islamique
1.2.2 Les asymétries d’information dans un contexte islamique
1. 2.3 Les conflits d’agence dans un contexte islamique
a. Relation classique : Conflits d’agence entre les actionnaires et les déposants en fonds garantis
b. Relation classique : Conflits d’intérêts entre les actionnaires et les dirigeants
c. Nouvelle relation : Conflits d’intérêts entre les dirigeants et les titulaires des comptes d’investissement
d. Nouvelle relation : Conflits d’intérêts entre les actionnaires et les titulaires des comptes d’investissement
e. Nouvelle relation : Conflits d’intérêts entre les dirigeants et le comité consultatif de Shariah
1.2.4 La réglementation prudentielle dans un contexte islamique
1.3 COMPARAISON DES STRUCTURES DE CAPITAL DES BANQUES : REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE DES ETUDES COMPARATIFS
2. LA PROFITABILITE DES BANQUES ISLAMIQUES : UNE REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE ET THEORIQUE
2.1 DIVERSIFICATION, RISQUE ET RENTABILITE : APPROCHE THEORIQUE
2.2 DIVERSIFICATION, RISQUE ET RENTABILITE DANS UN CONTEXTE ISLAMIQUE
2.2.1 La diversification dans les banques islamiques
a. Diversification sectorielle des banques islamiques
b. Diversification des modes de financement dans les banques islamiques
c. Diversification des métiers dans les banques islamiques
2.2.2 Effet de levier dans les banques islamiques ?
2.2.3 L’analyse des coûts dans les banques islamiques
2.3 COMPARAISON DE PROFITABILITE DES BANQUES : UNE REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE DES ETUDES COMPARATIVES
CHAPITRE 2. COMPARAISON DE PROFITABILITE ET STRUCTURE DE CAPITAL DES BANQUES ISLAMIQUES ET CONVENTIONNELLES : ANALYSE EMPIRIQUE
1. RAPPEL DES HYPOTHESES
2. METHODOLOGIE, VARIABLES ET ECHANTILLON
2.1 METHODOLOGIE
2.3 DONNEES
3. PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATION
3.1 COMPARAISON DE PROFITABILITE ET DE STRUCTURE DE CAPITAL DES BANQUES ISLAMIQUES ET CONVENTIONNELLES
3.2 COMPARAISON DES DETERMINANTS DE PROFITABILITE ET DE STRUCTURE DE CAPITAL DES BANQUES ISLAMIQUES ET CONVENTIONNELLES
3.3 COMPARAISON DE L’IMPACT DES DETERMINANTS TRADITIONNELS DE STRUCTURE DE CAPITAL : BANQUES ISLAMIQUES VS BANQUES CONVENTIONNELLES
3.4 COMPARAISON DE L’IMPACT DES DETERMINANTS TRADITIONNELS DE PROFITABILITE : BANQUES ISLAMIQUES VS BANQUES
CONVENTIONNELLES
PARTIE 2 : LE RISQUE COMMERCIAL DEPLACE : RISQUE PROPRE AUX BANQUES ISLAMIQUES
CHAPITRE 3 : L’IDENTIFICATION DU RISQUE COMMERCIAL DEPLACE
1. LES COMPTES D’INVESTISSEMENT PARTICIPATIFS : THEORIE ET PRATIQUE
1.1 FONCTIONNEMENT DES COMPTES D’INVESTISSEMENTS PARTICIPATIFS
1.2 LA PRESSION COMMERCIALE
2. GESTION DU RISQUE LIE AUX COMPTES D’INVESTISSEMENT PARTICIPATIFS
2.1 IDENTIFICATION DU RISQUE COMMERCIAL DEPLACE
2.2 LA GESTION DU RISQUE COMMERCIAL DEPLACE
3. LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE DES COMPTES D’INVESTISSEMENT PARTICIPATIFS
3.1 APERÇU SUR LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE DES BANQUES ISLAMIQUES
3.2 L’ANALYSE PRUDENTIELLE DES COMPTES D’INVESTISSEMENT PARTICIPATIFS
3.3 L’ANALYSE DES RESERVES PER ET IRR PAR LES AUTORITES REGLEMENTAIRES
3.4 LES RATIOS PRUDENTIELS PROPOSES
3.5 LA DIVERSITE DES ENVIRONNEMENTS REGLEMENTAIRES DES BANQUES ISLAMIQUES
CHAPITRE 4 : LA MODELISATION DU RISQUE COMMERCIAL DEPLACE
1. LES MESURES DU RISQUE
1.1 LA VALUE AT RISK : PRESENTATION, PARAMETRES ET MODELES.
1.1.1 Présentation
1.1.2 Les paramètres de la VaR
1.1.3Les différents modèles de la VaR
1.1.4 Les avantages et les inconvénients des différents modèles de la VaR
1.2 LES FAIBLESSES DE LA MESURE VAR
1.2.1 Absence de sous additivité
1.2.2 La VaR ne mesure pas les pertes extrêmes
1.3 LES MESURES DE PERTES DE LA QUEUE DE LA DISTRIBUTION
1.3.1 Mesure de perte moyenne de la queue de distribution
1.3.2 La théorie des valeurs extrêmes
1.3.2.1 La méthode des excès au dessus d’un seuil
1.3.2.2 La méthode des blocs maxima
2. LA QUANTIFICATION DU RISQUE COMMERCIAL DEPLACE
2.1 LE CALCUL DU RENDEMENT REEL SUR LES COMPTES D’INVESTISSEMENT PARTICIPATIFS NON RESTRICTIFS
2.2 LA MODELISATION DU RISQUE COMMERCIAL DEPLACE
2.2.1 Le calcul des pertes dans les différents scénarios de perte
2.2.2 Le calcul de la VaR
2.2.3 Développement
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