L’économie de l’éducation : Méthodologies, constats et leçons
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• Type de document : Article académique
• Nombre de pages : 16
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Extraits et sommaire de ce document
Il apparaît de plus en plus évident que le niveau d’éducation atteint par les individus qui composent une économie constitue un déterminant majeur de son succès sur l’échiquier économique mondial et, partant, du niveau de vie de ses citoyens. D’une part, les nations développées cherchent désormais à s’imposer comme des « réservoirs » de main-d’œuvre hautement qualifiée, exploitant ainsi leurs avantages concurrentiels face à la main-d’œuvre abondante, bon marché et généralement peu instruite des pays en voie de développement. D’autre part, nous savons maintenant que l’accumulation de capital humain contribue au même titre que l’accumulation de capital physique à la croissance économique de long terme.
Dans un tel contexte, il n’est pas surprenant que l’éducation et la formation occupent une place prépondérante dans l’élaboration des politiques économiques – à la fois microéconomiques et macroéconomiques – au début du XXIe siècle. Au Canada et au Québec, par exemple, le champ de l’éducation et de la formation a d’ailleurs donné lieu ces dernières années à d’âpres luttes de pouvoir entre les ordres de gouvernement fédéral et provincial – le premier étant généralement responsable de la politique macroéconomique de la fédération alors que l’éducation est une compétence exclusive des provinces – ce qui confirme le caractère stratégique qu’a acquis l’éducation dans l’intervention gouvernementale.
Compte tenu de ce caractère stratégique et de la complexité des problématiques liées au rôle économique de l’éducation, il n’est pas surprenant non plus que l’économie de l’éducation soit un champ de recherche en pleine expansion. Les chercheurs dans ce domaine sont responsables de nombreuses innovations méthodologiques récentes, notamment en ce qui a trait aux méthodes microéconométriques, ce qui a été souligné en 2000 par la remise du Prix Nobel d’économique à James Heckman, dont les travaux ont entre autres mis en lumière l’importance de tenir compte de l’hétérogénéité des individus et du caractère dynamique des décisions dans l’analyse des choix d’investissement en capital humain.
Dans ce texte, nous abordons d’abord les méthodologies qui sont propres à la recherche contemporaine en économie de l’éducation. Nous abordons ensuite les principaux résultats de la littérature récente. Enfin, une attention particulière est portée aux leçons que l’on peut tirer de ces résultats pour les politiques publiques.
[…]
Cette brève synthèse des contributions récentes à la recherche dans le domaine de l’économie de l’éducation – bien que non exhaustive – a permis de mettre en lumière, outre le dynamisme et la diversité de ce champ au plan méthodologique, un certain nombre de caractéristiques inhérentes à la décision pour un individu d’investir (ou non) dans son capital humain. Il ressort notamment de ces travaux que les rendements de l’éducation varient considérablement d’une personne à l’autre et, de surcroît, qu’investir dans son capital humain peut présenter un niveau de risque élevé. Dans cette perspective, ne pas investir dans son capital humain apparaît comme un choix potentiellement rationnel pour une certaine portion de la population. Cela étant, comment un gouvernement qui souhaite accroître le niveau d’éducation de sa population doit- il intervenir?
Quel impact aura un programme de sensibilisation et d’information auprès d’un individu pour qui investir dans son capital humain n’est tout simplement pas rentable? Vue sous cet angle, la capacité d’intervention des gouvernements semble donc limitée. Cependant, compte tenu du rôle crucial que l’on attribue au capital humain dans la croissance économique, cette intervention apparaît somme toute nécessaire, voire urgente, pour des États qui, comme le Québec, présentent une feuille de route relativement moins enviable en matière de fréquentation scolaire.
L’intervention gouvernementale pourra certes chercher à faciliter la circulation de l’information sur les rendements espérés des investissements en capital humain (sans compter évidemment les bénéfices non pécuniaires associés à l’éducation). Cependant, elle devra aussi s’inscrire dans une perspective globale, en tenant compte notamment des contraintes institutionnelles (système de taxation, régulation du marché du travail, etc.) et de leurs impacts sur les rendements de l’éducation. Si l’éducation est effectivement source d’effets externes importants et que ceux-ci constituent un facteur crucial de la croissance du niveau de vie, il importe d’analyser rigoureusement la rentabilité (réelle et perçue) de l’investissement en capital humain, de même que les différents facteurs et contraintes qui influent sur les choix individuels dans ce domaine. Il y a là, sans nul doute, un plan de travail chargé mais stimulant tant pour les chercheurs, les responsables des politiques économiques, que les intervenants du milieu de l’éducation.
2. Les méthodes de l’économie de l’éducation
3. Les constats de l’économie de l’éducation
3.1 Des rendements variables
3.2 Un investissement risqué
4. Des leçons pour les décideurs publics
4.1 Les frais de scolarité
4.2 Les transferts parentaux
4.3 Les « bons d’éducation »
4.4 L’abandon scolaire
4.5 La discrimination positive
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