Analyse des produits financiers islamiques
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• Type de document : Mémoire/PFE
• Nombre de pages : 106
• Format : .Pdf
• Taille du fichier : 807.62 KB
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Extraits et sommaire de ce document
Depuis ses débuts datant de 1975, la finance islamique connaît une croissance remarquable. En effet, à l’époque, on ne dénombrait qu’une seule institution financière islamique (IFI) alors qu’on en dénombre environ 300 aujourd’hui. Par ailleurs, selon les dernières estimations, les actifs islamiques représenteraient une masse d’environ 500 milliards USD (Standards & Poors, 2007) dont une grande partie proviendrait du Moyen Orient (El Qorchi, 2005).
Deux raisons majeures expliquent ce succès. Premièrement, l’augmentation du prix des hydrocarbures a généré des excédents de liquidités dans la région du Golfe persique. Deuxièmement, le choc du 11 septembre 2001 a créé une sorte de scission entre l’Occident et les communautés musulmanes à travers le monde.
Cette situation aurait engendré un regain religieux permettant aux IFI de s’accaparer cette clientèle (Fulconis-Tielsen, Revue Banque&Finance, 2007). De plus, selon Myret Zaki, cette date a été le déclencheur du renforcement de la réglementation bancaire Outreatlantique incitant les fortunes Moyen-orientales à s’exporter.
En outre, l’intérêt pour la finance islamique est tel que de nombreuses banques conventionnelles (UBS, HSBC, Crédit Agricole, BNP, Citibank) ouvrent des fenêtres islamiques. De plus, la finance islamique n’a plus de frontières et des banques islamiques se créent partout en Europe. Pour ne donner que cet exemple, la Grande Bretagne, a autorisé dès 2004 l’implantation d’une banque suivant les préceptes de la Chari’a (loi islamique) sur son territoire, l’Islamic Bank of Britain.
Etant donné l’intérêt que suscite ce genre d’investissement, il est nécessaire de mieux l’étudier. De plus, de nombreux paramètres relatifs aux investissements islamiques sont à explorer ce qui rend ce sujet d’autant plus intéressant.
Selon Standards & Poors (2006, p.8), les actifs de la finance islamique jouissent d’une croissance de 10 % dans les pays du Golfe et de 15 % à l’échelle mondiale. Ces taux de croissance à deux chiffres ont suscité l’intérêt de nombreux acteurs des marchés financiers, mais cet attrait ne peut se poursuivre qu’à certaines conditions.
Le marché des investissements islamiques doit premièrement se structurer, renforcer la gouvernance d’entreprise ainsi que la transparence, puis il doit améliorer la compatibilité comptable avec les normes internationales, perfectionner la gestion des risques puis finalement innover afin d’augmenter la gamme actuellement restreinte de produits financiers islamiques. Bien que ce dernier sujet soit essentiel, les contraintes islamiques restreignent cependant la marge de création de produits « Chari’a compliant ».
Nous proposons ici de répondre aux questions suivantes: quelles sont les différences entre une banque traditionnelle et une banque islamique ? Quels sont les risques liés aux modèles islamiques ? Comment juger les performances de ces investissements et avec quels benchmarks ? Quels sont les produits islamiques les plus utilisés ? Et enfin, comment adapter le cadre de la Chari’a à la finance moderne ?
Pour élaborer ce travail, nous nous sommes basés en premier lieu sur les théories liées à la finance islamique [Institut Islamique de Recherche et de Formation (IIRF), Banque Islamique de Développement] ainsi que sur différents ouvrages liés au sujet (monographies, revues spécialisées, articles académiques). Cette première étape concède l’établissement d’un cadre académique défini, nous permettant ainsi d’asseoir la problématique de ce travail.
Il est en second lieu étayé par une approche empirique, celle de spécialistes du domaine de la finance islamique. [M.Chavanon, Chief Financial Officer, NBAD ; M.Treguer, Equity / Derivatives and Islamic Products Structurer, BNP PARIBAS]. Durant l’intégralité de ce travail, nous avons tâché d’utiliser une approche comparative mettant en relief les différentes facettes de la finance islamique par rapport à la finance conventionnelle.
Dans la première partie de ce mémoire, nous avons tenté de comprendre ce qui définit le système financier islamique et sur quelles bases il se fonde. Par ailleurs, nous avons essayé d’analyser les facteurs de différentiation entre une banque islamique et une banque conventionnelle. Nous avons constaté que le système financier conforme à la Chari’a (loi islamique) n’est rien d’autre qu’un système financier classique auquel on a adjoint certaines contraintes. Ces dernières conditionnent évidemment la structure, l’organisation, les risques ainsi que les produits financiers qui le composent.
Dans la seconde partie, nous avons exposé les principaux produits financiers islamiques et leurs équivalents conventionnels. De plus, nous les avons schématisés donnant une vision simplificatrice de ces produits. Ce chapitre nous a permis de déceler le manque de cohérence qu’il existe entre la théorie et la pratique.
Effectivement, en théorie les produits prônés par les théologiens musulmans sont basés sur le principe du partage des pertes et profits. Or, en pratique, ces produits ne représentent qu’une part minoritaire de l’offre des banques islamiques.
Dans la troisième partie, nous avons abordé les risques liés à la finance compatible avec la Chari’a. Nous avons analysé les risques intrinsèques à la finance islamique ainsi que les risques de crédit, les risques de marché ainsi que les risques opérationnels. Cette partie nous a permis de démontrer les caractéristiques propres des risques liés aux institutions financières islamiques (IFI). Par ailleurs, nous avons pu confirmer le fait que ces risques sont plus difficilement gérables en raison des contraintes religieuses régissant ce système financier.
Dans la quatrième partie, nous comparons et analysons un indice islamique, le Dow Jones Islamic Market Index (DJIM), par rapport à un indice conventionnel, le Dow Jones World Index (DJWI). En sus, nous avons étudié un Certificat sur indice islamique. Lors de ce chapitre, nous avons remarqué que l’indice islamique affiche une meilleure performance à court et moyen terme comparativement au DJWI. Cependant, le DJIM possède une volatilité supérieure sur le long terme.
Enfin, dans la dernière partie, nous avons disséqué un produit structuré islamique émis par la Deutsche Bank (DB). L’élément principal qui ressort de notre analyse est le fait que les ingénieurs financiers ainsi que le Comité de la Chari’a de DB ont conçu un produit controversé, parfois à la limite des contraintes de la loi islamique et parfois incompatible avec la Chari’a, selon de quel côté on se positionne.
1. La théorie liée à la finance islamique
1.1. L’histoire de la finance islamique
1.2. Le cadre légal
1.3. Les principes fondamentaux de la finance islamique
1.3.1.La Riba (l’intérêt)
1.3.1.1.La prohibition de l’intérêt dans l’Islam
1.3.1.2.La valeur temps
1.3.2.Le partage des pertes et profits (3p)
1.3.3.La thésaurisation
1.3.4.L’interdiction de l’incertitude des ventes et de la spéculation (Gharar)
1.3.5.Les activités illicites
1.3.6.La Zakat
1.4. Le fonctionnement des banques islamiques
1.4.1.Banques islamiques vs banques traditionnelles
1.4.2.Bilan des banques islamiques vs conventionnelles
2. Les produits financiers islamiques
2.1. Les produits financiers islamiques comprenant un système de Partage des Pertes et Profits (3P)
2.2. Les produits financiers islamiques basés sur le principe du coût plus marge
2.3. Les autres produits financiers islamiques
3. L’inventaire des risques financiers islamiques
3.1. Les risques spécifiques à la finance islamique
3.2. Le risque de crédit
3.2.1.La gestion des risques de crédit
3.2.1.1.Les techniques d’atténuation du risque de crédit
3.3. Le risque de liquidité
3.3.1.L’illiquidité des banques islamiques
3.4. Les risques de marché
3.4.1.Le risque de taux d’intérêt ou de taux de référence et le risque de marge
3.4.2.Le risque de fluctuation des prix de marché
3.5. Les risques opérationnels
3.5.1.Les principes comptables islamiques
3.5.2.La standardisation des normes comptables islamiques
3.5.3.La comparaison entre l’AAOIFI et les IFRS
3.5.4.La gouvernance d’entreprise dans un contexte islamique
3.5.4.1.Le comité de la Chari’a
3.5.4.2.Les problèmes liés au comité de la Chari’a
3.6. L’étude de la BID sur les risques des banques islamiques
4. Les indices islamiques
4.1. L’analyse des indices islamiques : le cas du Dow Jones Islamic Market Index (DJIM)
4.1.1.Le screening du DJIM Index
4.1.2.L’allocation géographique et sectorielle du DJIM Index
4.1.3.L’analyse de la performance du DJIM Index
4.2. L’analyse d’un Certificat sur indice islamique
5. Les produits structurés islamiques : le cas d’un produit émis par la Deutsche Bank (DB
5.1. Les produits à capital garanti
5.2. Le concept du Wa’d (promesse)
5.3. La structure du Wa’d
5.4. L’équivalent conventionnel du Wa’d
5.5. L’argumentation de la Deutsche Bank
5.6. La critique du produit
5.7. Les risques du produit
5.7.1.Les risques relatifs aux produits à capital protégé islamiques
5.7.2.Les risques relatifs aux Wa’d
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