La transposition de l’approche IRB-A de bâle II pour le secteur bancaire marocain
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• Type de document : Article académique
• Nombre de pages : 22
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Extraits et sommaire de ce document
Les fondamentaux de la gestion des risques bancaires ont beaucoup évolué en raison des changements associés à plusieurs évènements internationaux (la crise de la dette des pays émergents dans les années 1980, le krach boursier de 1987, La crise des subprimes de 2006, etc.).Le choc économique provoqué par ces multiples événements semble générer des conséquences à la fois conjoncturelles et structurelles dans la mesure où le coût des risques de crédit conjugué à la baisse du revenu a durablement fragilisé le système bancaire et financier et les effets de cette fragilité se sont faits durablement sentir avec la faillites de grandes banques, depuis les années 701et la réapparition des crises financières.
Compte tenu de l’augmentation significative des risques de crédit, le ratio de capital est tombé durant les années 1980 à son niveau le plus bas depuis un siècle. Les banques se sont confrontées dès lors à une forte érosion de leurs marges, contribuant automatiquement à l’affaiblissement de leurs fonds propres.
Face à ces évènements, les autorités réglementaires se sont vues forcées de promouvoir la stabilité et la sécurité du système financier dans son ensemble en proposant à la communauté bancaire un accord sur un niveau minimum de fonds propres. Ainsi est né en 1988 l’accord de Bâle I2, instaurant de nouvelles obligations réglementaires en matière de fonds propres, connues sous le nom de ratio Cooke. Le 26 juin 2004, un nouveau dispositif d'adéquation des fonds propres sera adopté par le Comité de Bâle.
Ce dispositif qui remplace le ratio Cooke de solvabilité, en remettant en cause les exigences en fonds propres instaurées en 1988 par l’accord de Bâle I),est ordinairement désigné comme étant l’Accord de «Bâle II ». Entré en vigueur au 31 décembre 2006, ce second accord qui prévoit une couverture plus complète des risques, incite les établissements bancaires à améliorer leurs pratiques de gestion interne des risques par le renforcement des modèles de quantification des risques, des organisations internes et de leurs systèmes d’information.
Pour le risque de crédit, le nouvel accord propose deux méthodes : l’approche standard et l’approche de notation interne. Cette dernière est scindée en deux versions, l’une simple « fondation IRBF » et l’autre avancée « IRBA »3pour le calcul des exigences minimales en fonds propres et qui représentent une sensibilité croissante au risque de crédit. L’approche dite avancée (IRB/IRB-A) constitue l’innovation majeure de l’accord Bâle II dont l’objectif majeur vise la gestion et l’allocation optimale des fonds propres.
L’optimisation de la gestion des risques associée aux exigences minimales en fonds propres reste à ce titre fortement liée notamment à la fiabilité et à la pertinence des données utilisées pour l’appréciation des paramètres du risque, ainsi qu’à leur utilisation effective dans les processus de gestion interne du risque.
Dans ce nouveau contexte, l’implémentation du nouveau dispositif s’avère problématique au Maroc, comme c’est le cas de la plupart des pays, où la pratique de l’approche IRB-A est toujours au stade de la réflexion. Se pose dès lors le problème de la transposition du dispositif bâlois qui questionne l’aptitude des banques marocaines à optimiser la gestion des risques de crédit en respectant toutes les exigences minimales dictées par la notation interne avancée.
Dans cette perspective, une attention particulière sera portée au test des liens existants entre le respect de toutes les exigences et l’estimation des paramètres du risque de crédit. Pour ce faire, nous émettons trois hypothèses : L’aptitude des banques marocaines à adopter l’approche de notation interne avancée (IRB-A) est étroitement liée à sa capacité d’estimer les paramètres du risque de crédit, notamment la LGD ; L’estimation de la LGD dépend fortement de la profondeur de l’historique ; L’estimation de la LGD dépend fortement de la qualité des données.
Il en va sans dire que la transposition d’une telle approche au contexte bancaire marocain n’est pas chose aisée. Outre sa complexité, un certain nombre de questions s’imposent :Où en sont les banques marocaines dans l’application de Bâle II et comment se préparent-elles pour la transposition de l’approche avancée?
Respectent-elles la totalité des exigences réglementaires dictée par le comité de Bâle ?Quelles contraintes rencontrent-elles dans l’application d’une telle approche ?
Pour traiter ces différentes questions, une enquête est conduite auprès de six établissements du secteur bancaire marocain5, destinée plus particulièrement aux professionnels des banques veillant sur le projet Bâle II. Ces banquiers sont les directeurs du projet Bâle II des filiales de banques françaises. Il en est de même pour les Risks Managers Seniors et Juniors des banques domestiques. En raison de la faible densité de notre échantillon, le nombre de réponses obtenues était en fonction de l’effectif restreint d’experts des banques concernées par cette enquête. Les réponses recueillies à cet égard sont de l’ordre de 6 pour lesquelles nous estimons un taux de réponse avoisinant les 100%.
L’objet de la présente étude est d’établir un premier bilan sur la transposition de l’approche de notation avancée. Après un rappel dans un premier temps du pourquoi des nouvelles dispositions réglementaires du Comité de Bâle et avoir interrogé les différentes approches prudentielles, et après avoir identifié dans un second temps les concepts pertinents pour cerner comment l’approche IRB-A conçoit le risque de crédit, les premiers résultats de notre enquête relatives à l’examen des approches internes des établissements seront présentés dans un troisième temps, les implications du greffage de l’approche IRB-A dans le secteur bancaire marocain seront dans un dernier temps proposés.
1. La règlementation de Bâle II : un nouvel aménagement
1.1. La contribution de Bâle II à la gestion du risque de crédit
1.1.1. Approche standard
1.1.2. Approche basée sur la notation interne : IRB
2. Approche IRB-A : éléments stratégiques de modélisation du risque de crédit
2.1. Approche IRB-A : Principes généraux
2.2. Approche IRB-A : Méthodes d’applications
3. Transposition de l’approche IRB-A pour le secteur bancaire marocain : Résultats de l’enquête
3.1. L’état d’avancement de Bâle II au Maroc au titre du risque de crédit
3.3Transposition de l’approche IRB-A : Contraintes relatives aux données
4. Transposition de l’approche IRB-A ou la nécessité de changement
4.1. Processus de fiabilisation des données
4.2. Fiabilisation des données : plan organisationnel
4.3. Fiabilisation des données : plan opérationnel
4.4. Fiabilisation des données : plan structurel
4.5. Adaptation du système d’information
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