Analyse du rendement des régimes de retraite marocains

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Extraits et sommaire de ce document

La création du système de sécurité sociale au Maroc date de la période post-protectorat afin de faire face aux aléas de la maladie et des accidents. Jusqu’aux deux dernières décennies du protectorat, les travailleurs et leurs patrons s’associaient au sein des corporations de métiers selon les principes de l’Islam.
Aujourd’hui, le système marocain de retraite est composé principalement de quatre caisses : la Caisse Marocaine des Retraites (CMR), le Régime Collectif d’Allocation de Retraites (RCAR), la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et la Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite (CIMR).
Les deux premières sont deux régimes obligatoires qui couvrent successivement les fonctionnaires du secteur public et les travailleurs temporaires. Alors que les deux dernières caisses couvrent les salariés du secteur privé, sachant que la CNSS est un régime obligatoire alors que la CIMR lui est complémentaire.
Dernièrement, le système de retraite marocain est assujetti à des problèmes financiers considérables menaçants sa viabilité et sa capacité à honorer ses engagements envers les retraités actuels et futurs (Cours des Comptes, 2013). Ceci est dû à la confluence de plusieurs facteurs (voir Dupuis et al., 2010 ; Lagoutte et Lagsayer, 2011) qui influencent négativement le rendement de l’ensemble des caisses de retraite.
Dans ce travail, on s’intéresse à l’analyse du rendement des caisses de retraite obligatoires et plus précisément à l’impact des différences au niveau des règles de calculs sur le rendement de l’ensemble des caisses. Cette analyse du rendement des régimes de retraites marocains est basée sur l’étude des indicateurs de rendements.
Ces derniers permettent de comparer l'effort contributif de l’adhérant au cours de sa vie active et des pensions qu’il reçoit pendant sa retraite sur l'ensemble du cycle de vie (voir Collin et al., (1999 ; 2000)). Ces indicateurs servent aussi à interpréter les degrés de générosité des caisses de retraite dans le monde, citons l’exemple de (ben braham, 2009) pour le Maghreb, (altiok et al, 2015) pour la Chypre du nord et (kuitto, 2016) pour les pays postcommunistes d'Europe centrale et orientale.
L’analyse du rendement des régimes sert essentiellement comme outil de comparaison entre plusieurs générations (voir Aubert, 1999), ou entre fonction publique d’état et secteur privé (voir colin et al, 1999). Elle sert aussi d’étudier alternativement les règles du public et du privé sur quelques carrières salariales types (Aubert et Plouhinec, 2017) et prendre en compte l’influence des spécificités de carrières sur le rendement des régimes (colin et al, 2000).
L’analyse de rendement des différentes caisses s’appuie sur une approche par cas type. Cette approche permet d’éliminer les différences à la fois salariales et de carrière entre les secteurs public et privé afin d’analyser les effets propres des règles de calcul des retraites sur le cas type étudié (Aubert, 1999 ; Aubert et al, 2017). Cette approche permet ainsi d’illustrer la sensibilité des résultats à certaines hypothèses de modélisation.
Les paramètres de calculs utilisés par les caisses de retraite marocaines sont jugés source de générosité de ces régimes de retraite et considérés comme l’une des causes de leurs déséquilibres financiers. Afin d’instaurer un équilibre financier de la caisse dont la situation était la plus urgente à traiter, une réforme paramétrique a été promulguée par le gouvernement en 2016.
On étudie dans ce travail aussi l’impact de cette réforme sur le rendement de la CMR. Cette étude reste pourtant méthodologique et les résultats obtenus doivent être considérés avec précaution. En effet, elle nécessite un travail sur carrières réelles afin de permettre une meilleure adéquation des résultats à la réalité.
La suite de ce papier est organisée comme suit : dans la première section, on présente la structure et le fonctionnement du système de retraite marocain. Dans la deuxième section, on expose les indicateurs de rendements utilisés dans cet article. Dans la troisième section, on analyse le rendement des régimes de retraite et dans la section qui suit, on présente les options de réforme. Enfin, dans la dernière section, on présente la conclusion de ce travail.

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