Analyse des fusions acquisitions : Activisme des investisseurs institutionnels et pouvoir managérial
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• Type de document : Thèse de doctorat
• Nombre de pages : 286
• Format : .Pdf
• Taille du fichier : 5.29 MB
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Extraits et sommaire de ce document
L’objet de la recherche est la question centrale ou la problématique à laquelle s’efforce le chercheur de répondre. Allard-Poesi et Maréchal (1999) définissent l’objet de la recherche comme étant « l’approche ou la perspective théorique qu’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. Elle est une manière d’interroger les phénomènes étudiés. Elle constitue une étape charnière entre la rupture et la construction. Pratiquement, construire sa problématique revient à formuler les principaux repères théoriques de sa recherche, ainsi que ses orientations et choix pour traiter l’objet en question ».
A travers cet objet, le chercheur s’interroge donc sur les aspects de la réalité qu’il est en train de découvrir, qu’il tente de développer ou qu’il est en train de construire. Cette réalité doit mobiliser les objets théoriques, empiriques ou méthodologiques afin de satisfaire ses objectifs.
L’ensemble des travaux de cette thèse est effectué sur le marché des entreprises françaises cotées. Ce choix se justifie par la spécificité du pouvoir des dirigeants ainsi que les mécanismes de contrôle exercés par les investisseurs institutionnels au sein de la gouvernance d’entreprise. L’objet de cette recherche est le décryptage du comportement et l’impact de ces deux acteurs de la gouvernance sur la performance des opérations de fusions acquisitions des entreprises acquéreuses.
La prise de décision au sein de la gouvernance d’entreprise est le résultat d’une démarche collégiale validée aussi bien par le comité exécutif et le conseil d’administration et/ou de surveillance. Cependant, la responsabilité de la performance des décisions de croissance externe est dans la plupart des cas, à tort ou à raison, imputable au dirigeant.
De ce fait, cette recherche ne vise pas de réduire les décisions stratégiques à une unique personne et son pouvoir mais plutôt d’étudier le contrepoids de ce pouvoir managérial qui réside dans l’influence potentielle des investisseurs institutionnels qui eux-mêmes représentent un groupe hétérogène et se caractérisent par des degrés d’activisme différents.
Caby et al. (2013) admettent que « les investisseurs institutionnels ont largement contribué au développement de la gouvernance d’entreprise car celle-ci permet de s’assurer d’une meilleure efficacité des dirigeants des entreprises dans lesquelles ils ont investi ». Ponssard (2001) suggère que malgré une participation individuelle ne dépassant pas les 2 % du capital des firmes cotées sur le marché français, les investisseurs institutionnels détiennent un pouvoir d’influence important au sein de la gouvernance d’entreprise.
Ainsi, l’étude des décisions de fusions acquisitions s’avère dépendante à la fois d’un activisme des investisseurs institutionnels et d’un pouvoir managérial. A cet effet, le point de départ de cette recherche est de cerner les mécanismes de gouvernance d’entreprise influençant la performance des décisions de croissance externe sur le marché français.
L’objectif principal de cette thèse est d’étudier les mécanismes influençant la
performance des opérations de fusions acquisitions sur le marché français en analysant d’une part, l’impact de l’activisme des investisseurs institutionnels à travers la gouvernance d’entreprise sur ces opérations et d’autre part, d’analyser le pouvoir des dirigeants des entreprises françaises cotées et son influence sur la performance de ces décisions malgré une réaction négative des investisseurs sur le marché suite à l’annonce de ces opérations. Plus spécifiquement, on se propose de mettre en évidence le rapport existant entre l’activisme des investisseurs institutionnels et le pouvoir managérial face aux décisions de fusions acquisitions opérées sur le marché français.
Pour cette recherche, il est difficile de traiter du renforcement du contrôle externe sur le management sans aborder la question ayant profondément bouleversé le paysage stratégique de nombreuses entreprises au cours de ces dernières années : la montée en puissance des investisseurs institutionnels. Ces derniers sont devenus les acteurs prépondérants dans l’économie mondiale (Mottis et Ponsard, 2002).
Morin et Rigamonti (2002) postulent que jusqu’en 1996, l’organisation capitalistique des grands groupes français avait été largement dominée par un système de participations circulaires entre sociétés mères et dont la figure d’ensemble avait pu être modélisée symboliquement sous la forme du « coeur financier ». Depuis, la structure d’actionnariat des grands groupes français a connu de profonds bouleversements : dépérissement des participations croisées entre groupes et affirmation de la présence des investisseurs institutionnels dans leur capital. De nouvelles logiques de comportement des entreprises ont alors émergé.
[…]
Baker et Wurgler (2011) identifient deux approches, l’une d’origine externe et considère les décisions managériales comme des réponses adaptées aux surévaluations et sous-évaluations des firmes par le marché. La seconde d’origine interne et considère que les dirigeants affichent des biais comportementaux qui affectent leurs décisions.
D’après ce qui précède, nous nous sommes posé la question suivante à laquelle nous tenterons de répondre dans le cadre de cette recherche. Wacheux (1996) postule que toute problématique est précisée par une question centrale et des questions annexes. La question centrale à laquelle nous apporterons des éléments de réponse est la suivante : En tant que mécanismes de gouvernance d’entreprise, les investisseurs institutionnels et les dirigeants influencent-ils la performance des opérations de fusions acquisitions ?
Notre objectif majeur étant d’analyser les mécanismes de gouvernance d’entreprise qui expliqueraient au mieux la performance des opérations de fusions acquisitions. En effet, la mesure de la performance des opérations de fusions acquisitions est une donnée indispensable puisqu’elle reflète le degré de réussite de ces opérations de croissance externe.
Cela amène à se poser un certain nombre de questions : Qu’est-ce que la performance des opérations de fusions acquisitions et comment la mesurer ? Les opérations de croissance externe sont-elles performantes pour l’acquéreur ? Les investisseurs institutionnels sont-ils en mesure d’influencer la performance des entreprises aboutissant à une croissance externe ? Quel sera le degré d’influence du pouvoir managérial dans les décisions de fusions acquisitions face à une éventuelle influence des investisseurs institutionnels ?
C’est dans le cadre de cette problématique que se situe cette recherche. Elle tente d’apporter des réponses qui correspondent aux questionnements de synthèse précédents. En ce sens, les idées développées dans le cadre de la problématique de recherche doivent être vérifiées quant à leur statut scientifique. Cela s’effectue suivant l’identification du positionnement épistémologique de la recherche et de la méthodologie adoptée.
PREMIERE PARTIE - Analyse théorique de l’influence institutionnelle et du pouvoir managérial sur la performance des fusions acquisitions
CHAPITRE 1 - Influence des investisseurs institutionnels sur la performance des opérations de fusions acquisitions
Section 1. Les investisseurs institutionnels : un nouvel acteur puissant sur le marché financier
Section 2. Les fusions Acquisitions : performance et comportement institutionnel
CHAPITRE 2 - Influence du pouvoir managérial sur la performance des fusions acquisitions
Section 1. Le rôle du dirigeant au sein de la gouvernance d’entreprise
Section 2. Le pouvoir du dirigeant face aux décisions de croissance externe
DEUXIEME PARTIE - Analyse empirique de l’influence institutionnelle et du pouvoir managérial sur la performance des fusions acquisitions
CHAPITRE 3 - Démarche méthodologique et mise en oeuvre de la recherche empirique
Section 1. Formulation des hypothèses et du cadre méthodologique
Section 2. Présentation du modèle de la recherche
CHAPITRE 4 - Présentation et discussion des résultats
Section 1 : Vérification de l’influence du comportement institutionnel et du pouvoir managérial sur les opérations de fusions acquisitions
Section 2 : Résultats de l’analyse factorielle confirmatoire
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