Sociétés coopératives et diagnostic financier : Comment améliorer le dialogue entre le financeur potentiel et la coopérative citoyenne ?
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• Type de document : Mémoire/PFE
• Nombre de pages : 110
• Format : .Pdf
• Taille du fichier : 1.87 MB
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Extraits et sommaire de ce document
Ces dernières années, notre région connait un phénomène nouveau. Nous sommes témoins de l’éclosion de plusieurs projets entrepreneuriaux prenant la forme de coopératives dites « citoyennes ». Ces coopératives rassemblent des citoyens qui s’emploient à mettre en place des activités économiques répondant aux besoins de la communauté.
Ce n’est pas une coïncidence si l’émergence des coopératives citoyennes suit la crise financière de 2008. Ces entreprises comptent sur la prise de conscience par le grand public qu’il est possible de faire les choses autrement. Elles cherchent à mobiliser l’épargne des belges qui stagne sur leur compte en banque à des taux très faibles.
La prise de participation dans ces coopératives constitue un nouveau type d’investissement à moyen et long terme. Ces nouvelles structures offrent un rendement limité mais permettent à chacun de devenir acteur du changement en cours dans la société au travers de projets porteurs de sens. Gage de confiance, certains projets sont reconnus comme des produits de finance « solidaire » par le réseau Financité1 et sont labélisés.
Ces nouveaux acteurs privés suscitent l’attention des médias et sont régulièrement sous le feu des projecteurs grâce à leur modèle innovant ou grâce à la qualité de leur offre. Les coopératives citoyennes bénéficient également d’un oeil attentif et du soutien des autorités publiques attisé par l’engouement des citoyens autours de ces projets.
Le problème de gestion abordé par cet ouvrage naît de l’intersection entre la discipline de l’analyse financière et le monde de l’entreprise sociale. Nous le verrons dans la revue de littérature, le premier élément est mobilisé par une multitude d’acteurs, et notamment par des financeurs potentiels, pour apprécier la situation financière des entreprises. Le second élément regroupe des organisations d’un type particulier qui se distinguent des entreprises classiques par la poursuite d’une finalité non capitaliste. Nous pouvons supposer, a priori, que les « coopératives citoyennes » en font parties et qu’elles se caractérisent par la mise en oeuvre de pratiques de gestion inédites pour des entreprises classiques.
Ce travail suggère que les analystes financiers habitués à des organisations plus conventionnelles risquent de peiner à interpréter les particularités de ce modèle atypique. D’où la question de recherche : comment améliorer le dialogue entre le financeur potentiel et la société coopérative citoyenne ?
Cette question de recherche peut être décomposée en plusieurs éléments distincts : D’abord, la notion de coopérative citoyenne est aujourd’hui toujours abstraite. Il est crucial de donner une définition de ce concept et de la valider. Ce qui donne la première sous-question :
Sous-question 1 : qu’est-ce qu’une coopérative citoyenne ?
Après, il s’agit de plonger plus profondément dans ce concept pour déterminer les pratiques de gestion inédites qui distinguent ces coopératives des entreprises classiques ainsi que leurs impacts réels ou potentiels sur les états financiers. Ce qui donne la deuxième sous-question :
Sous-question 2 : quels sont les pratiques de gestion propres aux coopératives citoyennes ?
Ensuite, il faut s’interroger sur la composition actuelle des états financiers servant de base à l’analyse financière et déterminer si celle-ci est suffisante pour la compréhension du concept développé dans la sous-question 1. Ce qui donne la troisième sous-question : Sous-question 3 : les états financiers permettent-ils de comprendre ce modèle d’entreprise ?
Enfin, un catalogue de ces pratiques nous permettra de construire un canevas d’annexe aux états financiers pour combler les éventuels manques d’informations du schéma classique. Il faudra valider auprès des acteurs de terrains sa pertinence effective et son aptitude à améliorer le dialogue entre les parties. Ce qui donne la quatrième sous-question : le canevas d’annexe aux états financiers est-il pertinent ?
Ce travail vise à apporter trois contributions principales. Premièrement, il introduit une définition au concept de coopérative citoyenne utilisés tant par les coopératives elles-mêmes que par la presse et le grand public (Luong, 2015). Deuxièmement, l’étude offre un catalogue de pratiques de gestion spécifiques à ces organisations. Et troisièmement, ce travail propose un canevas d’annexe donnant un complément d’informations aux analystes financiers afin de mieux comprendre ce modèle d’entreprise.
Pour arriver à nos fins, nous réaliserons tout d’abord une revue de littérature dont l’objectif est de fournir les éléments qui permettront de bien cerner la notion de coopérative et de construire une hypothèse de la définition du concept de coopérative citoyenne. Cette partie présentera également brièvement la démarche de l’analyse des comptes annuels et pointera l’importance des informations complémentaires nécessaires à la bonne interprétation des données par l’analyste.
[…]
La mise en oeuvre de programmes éthiques et soutenant le développement durable est inhérente aux coopératives citoyennes. Toutefois, ajoutons que ces organisations font ce qu’elles peuvent à leur échelle car ce sont de petites entreprises ayant peu de ressources. Ce travail vise, à son niveau, à apporter du crédit supplémentaire à ce type d’entreprise atypique qui pour le moment reste assez méconnu mais aussi à augmenter le niveau de notoriété de ce produit d’investissement socialement responsable.
Concernant les questions éthiques, l’autre but de ce mémoire est de contribuer à la collaboration entre les parties prenantes en améliorant le dialogue entre elles. Nous savons que dans une société classique, les parties prenantes luttent pour capturer un maximum de valeur en concurrence avec les autres. Les coopératives citoyennes sont des émanations de la société civile poursuivant des buts sociaux. Elles intègrent et prennent en compte les parties prenantes qui entourent l’entreprise.
Ces organisations agissent de manière altruiste et utilitaire. Les coopératives sont pionnières dans le développement en interne de la relation entre une entreprise et ses utilisateurs. Certains acteurs de l’entreprise peuvent appartenir à plusieurs groupes de parties prenantes en même temps. Ceci peut être plus simple pour gérer et réconcilier les intérêts des différents groupes.
Les coopératives ne sont pas des organisations constituées pour faire du profit mais pour rencontrer les besoins de ses sociétaires. La relation d’agence s’en retrouve brouillée. Le management doit tout de même apporter un haut niveau d’information aux sociétaires et lui fournir les outils adaptés permettant d’effectuer des choix éclairés lors des assemblées générales. Les sociétaires attachent une grande importance aux choix éthiques posés par le management. Comme les firmes deviennent des acteurs politiques, on peut considérer qu’une coopérative porte la voix et les revendications de ses membres-citoyens.
Ce travail a pour but d’amener plus de transparence dans ces organisations et de permettre aux parties prenantes de parler le même langage afin d’encourager la coopération et la solidarité entre elles.
CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTÉRATURE
1 LES SOCIÉTÉS COOPÉRATIVES
1.1 DÉFINITION ET PRINCIPES COOPÉRATIFS
1.2 ORIGINE ET PARTICULARITÉS DU MODÈLE COOPÉRATIF
1.3 ATOUTS THÉORIQUES D’UNE SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE
1.4 LA FORME COOPÉRATIVE EN DROIT BELGE
1.5 L’AGRÉMENT DU CNC
1.6 LA FINALITÉ SOCIALE
2 LES COOPÉRATIVES CITOYENNES
2.1 UN AVIS DES POUVOIRS PUBLICS EN BELGIQUE ?
2.2 LES COOPÉRATIVES « CITOYENNES » D’ÉNERGIES RENOUVELABLES
2.3 LES COOPÉRATIVES MULTI-SOCIÉTAIRES ET LEUR CARACTÈRE « CITOYEN »
2.4 LES INITIATIVES CITOYENNES DE TRANSITION
2.5 LES COOPÉRATIVES COMMUNAUTAIRES
2.6 DÉFINITION DE LA COOPÉRATIVE CITOYENNE
2.7 LES PRATIQUES SPÉCIFIQUES AUX COOPÉRATIVES CITOYENNES
3 DIAGNOSTIC FINANCIER DES ENTREPRISES
3.1 LES SOURCES D’INFORMATIONS
3.2 L’ANALYSE FINANCIÈRE
3.3 PLAN D’AFFAIRES ET PLAN FINANCIER
4 APTITUDE DES ÉTATS FINANCIERS À TÉMOIGNER DU MODÈLE D’ENTREPRISE
CHAPITRE 2 : MÉTHODOLOGIE
1 ÉTAT DE LA RECHERCHE APRÈS LA REVUE DE LITTÉRATURE
2 TRAVAIL PRÉALABLE À LA RECHERCHE SUR LE TERRAIN
3 ENQUÊTE DE TERRAIN
3.1 CHOIX DE L’ÉCHANTILLON
3.2 LES COOPÉRATIVES CITOYENNES
3.3 ORGANISMES DE FINANCEMENT
3.4 DÉROULEMENT DES INTERVIEWS
CHAPITRE 3 : RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
1 VALIDATION DU CONCEPT DE COOPÉRATIVE CITOYENNE
1.1 LES PRINCIPAUX ASPECTS IDENTIFIÉS PAR LES COOPÉRATIVES
1.2 L’IMPORTANCE DE LA FINALITÉ POUR UNE COOPÉRATIVE CITOYENNE
1.3 L’AVIS DES ORGANISMES DE FINANCEMENT
2 CATALOGUE DES PRATIQUES SPÉCIFIQUES ET CONSTRUCTION DU CANEVAS
2.1 CATALOGUE DES PRATIQUES
2.2 CANEVAS DE L’ANNEXE AUX ÉTATS FINANCIERS
3 VALIDATION DU CANEVAS PAR LES ACTEURS DE TERRAIN
3.1 INTÉRÊT ET FAISABILITÉ DU CONTENU DE L’OUTIL
3.2 INTÉRÊT DE LA DÉMARCHE
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